Volltext Seite (XML)
embarras du voyage , et surtout les chagrins que me fai saient éprouver ceux qui m’accompagnaient, troublaient sans cesse mes plus douces jouissances. Je partis fort tard du Porto du Parahyba. Comme il n’y a point, en cet endroit, de véritables pâturages, les mulets sont obligés de se contenter du peu d’herbes qui croît auprès de la maison du registro ; aussi trois des miens, mé contents de ce régime, avaient passé la rivière et étaient retournés à L’bâ ; il fallut les y aller chercher, et cela prit un temps considérable. Je finis cependant par me mettre en route. Immédiate ment après avoir quitté le Parahyba, je me dirigeai, par une pente roide, vers le sommet de la montagne qui s’é lève derrière le registro , et, pendant très-longtemps, je continuai à monter. Le chemin que je suivis ce jour-là est un des plus affreux que j’eusse vus pendant mes voyages ; il eût certainement été impraticable après une pluie de quelques jours. Ses deux côtés n’ont point été dégarnis d’arbres, comme la route de Villa Rica; il a peu de lar geur, et les bois touffus qu’il traverse y donnent, à toutes les heures du jour, un ombrage épais, qui nécessairement doit y entretenir une fâcheuse humidité. Presque partout, les bœufs avaient formé, par leur marche régulière, des éminences et des fosses, qui se succédaient alternative ment, et ces dernières contenaient une boue épaisse dans laquelle enfonçaient profondément les bêtes de somme. Ce n’est pas tout encore : des troncs d’arbres renversés, de grosses racines qui rampaient sur la terre faisaient sans cesse trébucher les mulets ou les arrêtaient dans leur marche. Mais si je ne pouvais faire un pas, dans les sombres fo-