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DU RIO DE S. FRANCISCO. 3 et l’autre,qui ne s’étend pas plus loin que Porto da Estrella, où il faut s’embarquer pour se rendre à la capitale du Bré sil. Je ne connaissais pas encore ce dernier embranche ment; c’est celui que je me proposais de suivre pour entrer dans la province des Mines. Après une courte navigation, j’arrivai à l’embouchure du Rio d’Inhumirim ou da Estrella, une des petites ri vières, si nombreuses, qui se jettent dans la baie de Rio de Janeiro (1). On sait qu’une chaîne de montagnes s’étend, parallèlement à la mer, dans une grande partie du Brésil, et laisse, entre elle et le rivage, un espace plus ou moins considérable : ici l’intervalle n’est pas même de 5 lieues portugaises. Je commençai à le parcourir en remontant le Rio da Estrella, qui serpente, au milieu des Mangliers (2), (1) Cette rivière, où pullulent d’innombrables moustiques et d’autres diptères malfaisants, prend sa source dans la chaîne maritime, et elle a , à son embouchure, 50 à 60 pas de largeur; dans son cours, qui est de peu d’étendue, elle reçoit les eaux du Rio da Cruz ou de Santa Cruz, du Cayuaba et du Saracuruna ; enfin un canal établit une com munication entre elle et le Rio do Pilar ( Eschw., Journ., H, 66.— Ca- zal , Corog., Il, 14. — Piz., Mem. hist., III, 265). Le nom de Rio da Estrella est le seul, à ce qu’il m’a paru, par lequel on la désigne aujour d’hui dans le pays ; cependant je dois dire que celui de Rio Ælnliumi- rim a été admis par Cazal et son traducteur, Henderson ; par Eschwege, Raddi, Pohl, Freycinet, Spix et Martius. Quant à Pizarro, il dit que le mot Inhumirim est une corruption d’Anhum-mirim, et il adopte ce dernier mot, qui, selon lui, voudrait dire, dans la langue des Indiens, champ petit. Eschwege a déjà fait remarquer que Mawe avait, à tort, appelé Moremim la rivière dont il s’agit : ainsi il serait inutile de s’ap pesantir sur cette erreur. (2) Avec les colons de Saint-Domingue et même plusieurs natura listes , Antoine-Laurent de Jussieu et Achille Richard, j’emploie ici le nom de Mangliers comme un terme générique applicable à plusieurs végétaux ligneux des plages de l’Amérique équinoxiale. Ce sont des Rhizophora Mangle, des Avicennia, des Conocarpus, que MM. Spix