PRÉFACE. xv gretté, m’engageait avec instance, il y a bien peu de mois encore, à publier la relation du voyage que j’ai fait dans la province de Rio Grande de S. Pedro do Sul, province où je l’ai connu et dont il a si fi dèlement retracé l’histoire. Si un peu de temps m’est accordé, je regarderai comme une sorte de devoir de remplir ses intentions. La protection que M. le ministre de l’instruction publique veut bien accorder à cet ouvrage est encore un puissant motif pour m’engager à redoubler d’ef forts et à continuer mes travaux. Mais je ne saurais me le dissimuler, quelque chose qui arrive , la plus grande partie des recherches que j’ai faites sur le Bré sil sera perdue, et je serais presque tenté de m’écrier avec un écrivain célèbre, qui, lui aussi, a longtemps vécu dans des contrées lointaines : « Heureux ceux qui ont fini leur voyage sans avoir quitté le port, et qui n’ont pas, comme moi, traîné d’inutiles jours sur la terre ( I). » Montpellier, 10 janvier 1848. (1) Chateaubriand.