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nants, aux loups-garous, aux démons familiers dont ils ra content mille extravagances; ils portent au cou des amu lettes et des préservatifs, et, quand ils sont malades, ils ont recours à des remèdes sympathiques et à des paroles. Elevés dans cette absence presque totale de sentiments religieux, abandonnés, pour ainsi dire, à leurs instincts ou n’ayant sous les yeux que de mauvais exemples, les enfants se livrent, dès l’âge le plus tendre, à des plaisirs énervants; on ne les voit point jouer entre eux, ils sont sans gaîté comme sans innocence (1). La jeunesse est plus triste en core et ne connaît que des jouissances impures ; enfin la plupart des hommes faits ont en partage l’engourdissement, l’ennui, le goût de l’eau-de-vie de sucre. On verra, par la suite, combien les unions légitimes sont rares dans la capitale de la province : on se marie un peu davantage dans les campagnes ; cependant le concubinage y est aussi très-commun. Il ne faut pas s’en prendre seu lement au goût du libertinage et à l’entraînement du mau vais exemple ; beaucoup de gens se trouvent réellement dans l’impossibilité absolue de se marier. En effet, on ne peut contracter d’alliance légitime sans l’approbation du vigario da vara (2), qui ne l’accorde qu’au prix de 10, 15 et même 18 oitavas (75 fr., — 112 fr. 50, — 155 fr.). La plupart des cultivateurs, dont l’indigence est extrême, ne peuvent payer une somme aussi forte et passent leur vie dans le désordre. C’est ainsi que des membres du clergé, qui, s’ils (1) Ce portrait convient malheureusement à bien d'autres enfants brésiliens qu’à ceux de Goyaz. (2) J’ai fait connaître ailleurs les fonctions fort étranges du magistrat ecclésiastique appelé vigario da vara (voyez mon Voyage dans les provinces de Hio de Janeiro, etc., 1, 176).