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§ XIII. Valeurs représentatives. Comme la province de Goyaz n’exporte qu’une très-fai ble quantité de marchandises, elle ne reçoit point de numé raire , et la seule valeur représentative qui y circule est la poudre d’or (1). Il y a si peu de monnaie dans ce pays que, parmi les gens du commun, personne ne sait compter par reis, comme on fait en Portugal et dans le reste du Brésil ; tous comptent par vintens d’ouro, oitavas, demi-oitavas, quarts d’oitava, cruzadas d’ouro, patacas d’ouro, demi-pa- tacas (2), qui sont les poids employés dans le pesage de l’or. L’emploi de la poudre d’or, comme monnaie, a un in convénient immense, c’est que tout le monde peut la fal sifier en un instant, même les nègres, même les plus pe tits enfants ; aussi a-t-on dit que, pour faire de l’argent, il suffit, à Goyaz, de gratter la muraille (basla raspar a parede). Tentée d’abord par la mauvaise foi des acheteurs, la fai- jours la même, et il ne parait pas que le gouvernement provincial, oc cupé d’abord à se constituer et probablement ensuite à déjouer des in trigues toujours renaissantes, ait pu beaucoup songer aux grands inté rêts du pays. Les éléments d’une immense prospérité existent, et il est bien rare qu’un trésor reste toujours enfoui ; ne désespérons pas de l’avenir. (1) La circulation de l’or en poudre fut aussi admise autrefois dans la province de Minas ; mais, à l’arrivée du roi Jean VI au Brésil, on la prohiba entièrement ( voyez mon Voyage dans les provinces de Rio de Janeiro, etc., I, 341). (2) Le vinlem d’or équivaut, comme j’ai déjà eu occasion de le dire, à 37 f reis (23 centimes); Voituva à 1,200 reis (7 fr. 50 c.), la derni- pataque d’or à 300 reis, la cruzade d’or à 750 reis.