Volltext Seite (XML)
d’une manière régulière. Actuellement (1819) il n’en sau rait être ainsi. Les habitants les plus aisés de la capitale elle-même ne possèdent qu’un petit nombre de nègres ; quand ils les em ploient à l’extraction de l’or, c’est toujours isolément, et probablement il en est ainsi dans toute la partie méridio nale de la province (1). Un particulier de Villa Boa envoie son nègre chercher de l’or dans le lit du Rio Vermelho, qui traverse la ville ; l’esclave est obligé d’apporter à son maî tre 900 reis (5 fr. 62 c.) à la fin de la semaine : tout ce qu’il retire de plus est à lui, et il est obligé de se nourrir. Mais on sent qu’il peut y avoir des temps où l’extraction devient impossible ou moins fructueuse : Pizarro n’estime la semaine du nègre mineur, terme moyen, qu’à 600 reis (5 fr. 75 c.), dont il faut encore déduire la nourriture et les autres dépenses indispensables, et il est à ma connais sance que les hommes qui vont chercher de l’or dans le ruisseau de S. Luzia, au village du même nom, ne font pas des journées de plus de 4 vintens (95 12/16 centimes) dans la saison des pluies, et de 1 seul vintem (25 7/16 centimes) dans celle de la sécheresse. Tel est le triste état où sè trouve réduit, dans la province de Goyaz, le travail, jadis si pro ductif, de l’extraction de l’or. On a demandé [si ce ne serait pas un avantage, pour le pays, de renoncer entièrement à ce genre de travail. L’or est une richesse; par conséquent, il y aurait de l’extrava- (1) A l’époque de mon voyage, il fallait pourtant excepter les mines du village d'Annicuns, qui étaient exploitées, depuis plusieurs années, par une compagnie, et qui, après avoir d’abord fourni d’énormes quan tités d’or, commençaicut à rendre beaucoup moins. Annicuns est situé à 12 legoas de Villa Roa. I. 23