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»» COSTUME DES SCYTHES, DES AMAZONES, &c. Thrace B a fon cafque d’airain recouvert d'une tête de belier avec des cornes; il eft armé de l’é pieu dont ces Peuples faifoient ufage à la chafse du fanglier. L’égyptien C a pourcocffure & pour vêtement une dépouille de lion, fymbole de la puifsance de Tes premiers Rois. Les Soldats, cocffés d’une tête de loup-cervier D, d’une peau de re nard E, & de cheveux crêpés F, G, font des en virons de la Mauritanie. Celui qui eft renverfé H , ayant une dépouille de léopard pour tout vêtement, eft éthiopien. On voit au-defsous un Indien à demi- nu I, cocffé & vêtu d’une fimple peau de louve; à fon côté un Buccinateur Maure K, portant un bonnet de poil avec des pendants d’oreilles ; enfin un Lydien L qui fe fert d’une dépouille de bête féroce en guife de bouclier. planche 5 z. Ces armes, copiées d’après les defseins du picdeftal de la colonne trajane que le Pouffin fit à Rome par ordre du grand Colbert, font particu lières aux Nations barbares , fi on en excepte l’é tendard draconaire dont tous les Peuples ont faic ufage , quoiqu’il fût plus particulièrement affeété aux Afsyriens. La tête du dragon A étoit ordinai rement de métal, 8c le corps B, B, d’une efpece de taffetas qui couvroit une charpente de liege. Lorfqu’on vouloir s’en fervir,ondélioit les cour roies qui le bridoient C, C ; alors les pointes D, D, D, & le corps de l’étoffe E qu’on déployoir, voltigeant à droite & à gauche, produifoient un fiftlement dans les airs & un afpeét en quelque forte effrayant. Ce bruit 8c ce fpeétacle, qui n’é- cartoient que rarement l’ennemi, étant apperçus de loin, fervoient à rallier les troupes autour de l’étendard. Les divers Peuples qui l’ont adopté pour fignal militaire, le portoient fous différentes formes. Les uns ont ajouté des ailes, des griffes & une queue de dragon ; les autres lui ont fupprimé l’enveloppe, 8c le portoient fculpté de ronde- bofse , fait d’un airain mince, ou de bronze bruni 8c creux, l’arborant au bout d’une lance ; il y te- noit par de forts cordons placés à l’endroit de la gueule , qui ne l’empêchoient pas de voltiger. Les épées en faucille des Daces F, F, les haches G, G, les lances H, étoient également à l’ufage des Me- des, des Parthes, des Mafsagctes, des Marcomans 8c des anciens Germains , comme les trompettes fans courbures fimples I, ou décorées K , qui leur fervoient à donner différents fignaux. planche 5 j. Nous n’avons point encore trouvé l’occafion d© dévoiler la beauté de plufieurs armures des Bar bares; nous la faillirons ici par le double motif de rendre juftice à leur génie , à leur dextérité, & de détruire la faufse idée de la férocité de leur goût. Chacun voit que tous les objets préfentés dans cette planche A font d’une aufti belle forme 8c d’un travail aufli précieux que tout ce que nous connoifsons des plus fameux Armuriers de laGrece & de Rome. Parmi ces divers cafques, également variés par leur gabarit 8c par leurs ornements, on peut remarquer ces riches coliarines B,C, D, qu’inventerent les Hyperboréens , ces oreillettes E, E, ces armures F, G, H, I, tendantes à l’agré ment de la cocffure & à la fureté du guerrier ; l’efpece de tiare parthe K façonnée en guillochis, ceinte d’une couronne de laurier cifelée L ; ces carquois M, N, doublés de fourrures, remplis de fléchés O,décorés par compartiments P; enfin l’épée en faucille Q, le poignard R, 8c la lance à double fer S. On trouvera, par un examen raifon- né , que ces objets réunifsent dans leur efpece la fimplicité , l’élégance , l’économie, la délicatefse des ouvrages fabriqués chez les Nations les plus doétes 8c les mieux policées. P L A N.C HE 54. Les ajuftements des Officiers Sarmates, Partîtes & Germains font expofés dans cette planche. Les premiers A confiftoient en une cuirafse couverte d’écailles, quelquefois dorées , à la mode des Perfes. Ces écailles étoient de petites lames de cuivre raillées ordinairement en lofanges, mifes les unes fur les autres avec une forte de fynuné- trie, & attachées fur des toiles de lin. Au-defsous' de la cuirafse ces Officiers portoient une courte’ tunique qui leur formoit un tonnelet B; les man ches retroufsées fort haut leur laifsoient les bras nus; mais ils avoient le bas du corps garanti par des cuifsards &des bottines écaillées comme leurs' cuirafses, à l’exception de la dorure. Une ceinture