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COSTUME DES PERSES. deux grands pilaftres I, qu’on voit à Paris dans la rue Garanciere, près du Luxembourg. Revenons à Perfépolis. A côté de la plate-bande font quatre Mages K, L, tenant une lance en main. On en voit quarre autres au-defsous M, M, au coin des colonnes, qui, formant un périftyle au monument, laifsent entrevoir la porte par laquelle on entroit dans une falle de bains. On nous a confervé les chapiteaux O, P, employés dans cette falle ; tout maigre qu’en eft le garabit, il paroît avoir un lé ger rapport avec le corinthien. La moitié de l’édi fice étoit adofsée à un roc Q,R.* PLANCHE 8. Tous ces objets fournis par les mêmes ruines que le tombeau précédent, font de la même anti quité. C’eft devant le portique de cet édifice qu’an- ciennement on avoir élevé cette colonne cannelée A , B ; c’eft en fouillant autour qu’on a trouvé les mains tenant une fleur de lotus C, C, le parafol D, les deux éventails E , faits de queues de che vaux marins, la pelte F , le boifseau à anfe G , & le carquois H. A l’égard du Prêtre I aflîs fur fon Tribunal, du Soldat K portant un bouclier , une lance & un parafol, ils ont été extraits de bas-reliefs particuliers qui décoroient la façade d’un vieux palais dont on préfente ici la porte L. PLANCHE £). Bien des perfonnes penfent que ces débris d’ar- chiteékure, pris d’après divers points de vue de Perfépolis A, B, C, ne donnent aucune idée de la grandeur ni de la noblefse dans l’art de bâtir, que, fuivant eux, les anciens Perfes auroient dû puifer chez les premiers Égyptiens, avec qui ils étoient non feulement en commerce , mais encore dont ils employoient les ouvriers. Plufieurs Critiques qui leur font ce reproche, foupçonnent que c’é- toit par vanité qu’ils étoient ainfi attachés à leur goût par préférence à celui des Égyptiens. Mais il paroît à ces Critiques que les Perfes n’avoient pas tiré avantage de leur vaine préfomption, puif- que l’orgueil les avoit aveuglés au point de les en tretenir dans leur maniéré en quelque forte bar bare. Car enfin, des colonnes dont les chapiteaux abforbent la moitié du fût B, des chapiteaux for més d’efpeces de calatus entafsés les uns fur les autres D, D, des fabriques C, des mafures E, des palais F, bâtis dans un même goût, fans varié té , fans agrément, fans décorations caraétérifti- ques, préfentent-ils autre chofe qu’un ftyle manié ré, pauvre & bizarre? Tel eft celui de ces débris, qui, fuivant quelques Antiquaires, datent du temps de Cyrus. Nous les mettons en contraire avec les murs des jardins d’Afsuérus, G, H (i), pour faire voir que les Perfes plus modernes, dans les objets de la moindre conféquence , faifoient ufage des principes de l’Égypte & de la Grece ; qu’ils commençoient fous le régné de ce Prince à bannir de leurs conftru&ions la groflièreté de leurs premiers édifices*, & que , prenant le ton de la bonne architeéture, ils donnoient efpérance de produire à l’avenir des ouvrages dignes du beau fiede d’Alexandre. PLANCHE I®. Pour mettre en évidence l’efpece de barbarie dont plufieurs connoifseurs tancent le goût d’ar- chitedure des anciens Perfes, on produit ici quel ques unes de leurs décorations. Qu’offrent-elles en effet ? des montans en forte de guillochis, cou ronnés de têtes de monftres A, A, des ornemens entafsés B, de petites figures enchâfsées C, D, E , des efpeces de licornes F, des ofsemens accolés G} tous objets bizarres qui forment des enfembles monftrueux, & qui laifsent tout au plus entrevoir quelques détails d’une exécution pénible & re cherchée H, I, K. Mais ces travaux chimériques , ces vaines manœuvres excufent-elles les fingulari- tés inconféquentes de l’imagination ? PLANCHE II. En examinant ces coëffures des confidentes 8c des compagnes d’Efther, on fe perfuade que dans ces temps la richefse, le bon goût des ajuftements régnoit à la cour des Rois de Perfe. Les voiles ra- (i) On ne compte que ioo ans d’intervalle entre les entre Cyrus fif AfluériB. régnés d’Affuérus St d’Alexandre ; il y en a environ J