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USAGES MI tique au fervice de ces Peuples : l’accoutrement du foldatj celui du courfier, & leur fuite K, ne laifsenc aucun lieu d'en douter. PLANCHE 19. Nous venons de voir, d’aprcs le Brun, quel étoit l’ajuftcment militaire des Generaux d’armée chez les Per fes : Hérodote va nous apprendre quel croit celui des Officiers moins diftingués, & de toute la Nation en général. Il eft compofé, dit l’Hiftorien Grec, d’une tiare A impénétrable aux coups ( 1 ), de cuifsards B, & de demi-bottines qui ne leur couvroient que la moitié de la jambe C ; tel étoit leur ajuftement : voici leurs armes. Us fe munifsoient de targes ovales faites d’olier D,de dards, de cimeterres , de poignards, d’arcs , de fléchés, du carquois, de la hache iimpîe &: de celle à double fer. Plutarque ajoute que leur cimeterre pendoit a un baudrier fur la cuifse droite E ; que leurs javelors croient courts F, leurs arcs très longs G, & leurs fléchés faites de canne. D’autres His toriens, & plusieurs grands Peintres, nous ap prennent que les principales machines de guerre ufttées chez ces Peuples étoient de grandes tours H, 1, portées fur le dos des éléphants, du haut des quelles ils lançoient fur l’ennemi des pierres K, des fléchés, des dards L; qu’ils fe fervoient auili de chariots effrayants & meurtriers , de ces chars armés de faux M , N, dont nous avons ci-devant expliqué les détails. Les Perfes fe fervoient aufli du belier. planche 30. On préfente ici un fragment A du triomphe de Mardochée , peint par de Trov. Quel tableau peut nous mieux rappeller les magnifiques céré monies des Perfes! Ces cérémonies étoient de deux fortes : les générales, qui interefsoient la Na tion & l’Empire ; telle fut la pompe de Cyrus après fon expédition de Babylone : & les particulières , qui n’avoient pour objet que la gloire d’un per- fonnage de diftinétion que le Roi vouloit honorer; tel fut le triomphe de Mardochée. Dans cette cé- ( 1 ) Les tiares des Perfes étoient des bonnets en pain de fucre, d'or, d'argent, de cuivre, d’acier ou de fer, fuivant les différents états; ces peuples ont eu dans divers temps L I T A I R E S. 11 rémonie , le vénérable Ifraélite , parc du feeptre & du diadème, vêtu des habits royaux, monté fur un fuperbe courfier B richement harnaché, que conduit Aman par les rênes , & quon voit ici re tenu par un palefrenier C, traverfe la ville de Suze aux acclamations des habitants. 11 eft efeorté d’E- cuyers D , d Officiers E , & de Chevaliers F, coct- fés de cafques à aigrettes voltigeantes G , portant en main des arcs, des carquois remplis de fléchés, & ayant à la tète de leur Compagnie l’ctendard de la garde du Roi H. Mardochée eft précédé d’ef- claves chargés d’un riche bralïer où étoit le feu fa- cré, & d’un peuple innombrable qui, bénifsanc le Triomphateur, l’adore, fe profteme devant lui, tandis qu’Afsuérus , entouré de fa Cour, du hauc de fon palais contemple la fomptuofité de la céré monie. Dans ces cérémonies générales des Perfes, telles que le triomphe de Cyrus, outre les troupes nombreufes qu’on mettoic fous les armes, donc une partie croit diftribuée aux endroits où la pompe devoit pafser, & dont l’autre marchoit à la tête du cortege ;outre la quantité de taureaux qu’on menoic par bandes pour être facrifiés à Jupiter, & de che vaux blancs qu’on devoit immoler au Soleil; outre le nombre de chariots à timon d’or, couronnés de fleurs &c attelés de courfiers aulfi leftes que vigou reux , paroifsoir une foule de peuple emprefsée à jetter des parfums dans le feu facré, en adrefsant fes vœux au Prince, qui marchoit dans un magni fique char après les Sacrificateurs & les victimes. A l’afpeét de Cyrus, les Spectateurs, éblouis par l’éclat de fa majefté & par la magnificence de la cérémonie, font retentir l’air de leurs cris de joie. Les jeunes gens fement des fleurs fur les pas du Roi, les vieillards battent des mains, les adolef- cents font réformer le filtre & le tympanon ; cha cun rend hommage au plus vaillant Souverain de la Perfe. Ses Eunuques & fes Officiers , au nom bre de trois cents, le fuivenr le javelot en main. Après eux on mene trois cents chevaux de Celle empruntés de fes écuries, chacun ayant la houfse des cafques de même, fans préjudice de leurs cidaris; vrais turbans formés de longues bandes de coton ou de lin, dont ils s’entortilloicnt la tête. Bij