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COSTUME DES ANCIENS PEUPLES. QUATRIEME PARTIE. USAGES RELIGIEUX DES P PLANCHE I. o u s les hiftoriens rapportent que les anciens Perfes étoient courageux , bons foldats, allant aux coups avec gaieté, même dans les plus dan- gereufes occafions. Us afsocioient le génie mili taire avec l’urbanité, les bons procédés, les égards officieux de la vie civile ; aimant beaucoup les fciences , fur-tout l’aftronomie , la médecine, la morale, la jurifprudence} mais ils n’avoient point de goût pour les arts libéraux ni mécRaniques, & n’entretenoient en ce genre que de médians ou vriers. D’ailleurs ils joignoient de grands vices de tempérament à quelques vertus naturelles qu’ils portoient fouvent à l’excès. Ils outraient quelque fois la juftice jufqu’à une févérité qui tenoit de la barbarie. La religion de ces peuples étoit, à bien des égards, fondée en raifon autant que le paga- nifme pouvoit le permettre : ils adoraient lefoleil & le feu qui en eft l’image ; c’étoient là leurs prin cipales Divinités. Chaque jour ils leur offraient les vœux de la nation , ceux du Souverain & les prières des Mages: c’eft ce qu’indique cette I re planche. Sur un autel Amplement confirait de larges pierres quarrées A, B, s’élève le brafier facré C. La fumée qui en fort D va fe lier avec l’aflre du jour E qui préfide à la cérémonie. Le Sa crificateur, coëffé de fa tiare F ceinte de bandelettes & de myrte, vêtu d’un long fcapulaire G dont fa robe H eft furmontée, dans une attitude refpec- tueufe, prie à bafse voix pour le peuple j tandis que d’autres Prêtres, les uns profternés I, K, L, les autres livrés à un pieux enthoufiafme M, adrefsent avec acclamations les prières de quel- Part, iy. E R S E S. ques particuliers qui ont érigé un autel en formt de pilaftre N en l’honneur de l’élément qu’ils ré vèrent. La fcene de ces facrifices fe pafse en plein champ. Les Perfes, au rapport d’Hérodote, trou- voient une efpece d’indécence, d’irréligion, Sc même de folie, d’enfermer la Divinité dans les murs d’un temple, & de la repréfenter fous des formes humaines ; aufli n’avoient-ils ni temples , ni autels fixes, ni ftatues, ajoute Phiftorien Grec, eftimant que c’étoit manquer de refpeél pour les Dieux que de les traiter fi familièrement. Quelque confiance que mérite Hérodote, il ne fera pas hors de propos de rapporter ce que nous apprend le grand Racine dans la préface de la tragédie d’Ef- ther. Je n’ai pas jugé à propos, dit-il, de croire Hérodote fur fa parole , Iorfqu’il foutient que les Perfes n’élevoient ni temples , ni autels, ni ftatues à leurs Dieux, & même qu’ils ne fe fervoient point de libations dans leurs facrifices. Son témoignage eft exprefsément détruit par l’Écriture, aufli bien que par Xénophon, beaucoup mieux inftruic que lui des mœurs & des affaires de la Perfe j enfin par Quinte-Curce. Nous ajoutons aux obfervations du fameux Pocte, que, fuivant Strabon qui a voyagé en Perfe, les Mages Perfans en Cappadoce facri- fioient dans des pyrées, vaftes enceintes au milieu defquelles s’élevoit un autel. planche z. L’histoire nous apprend, au fujer des facri fices des Perfes, que le Prêtre, après avoir égorgé la viétime, la dépeçoit & en faifoit bouillir les membres dans une chaudière A ; qu’enfuite, en les retirant, il les expofoit fur l’herbe tendre du A