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DU RIO DE S. FRANCISCO. 89 vis quelques espèces que je ne connaissais pas, et je ne doute point que, dans une autre saison, je n’eusse fait une abondante récolte. Depuis la ville jusqu’à l’endroit où je fis halte, dans un espace de 1 lieue environ, le pays est montueux, et j’eus presque toujours devant moi l’extrémité de la Serra Dou- rada, montagne éloignée d’environ 5 lieues de la cité de Goyaz, du côté du sud. Cette Serra, qui, comme je l’ai déjà dit, semble nivelée à son sommet et dont le flanc pré sente des rochers nus et à pic, communique un caractère de grandeur à ces solitudes sauvages et stériles. Ainsi qu’on l’a déjà vu, elle fait partie de la Serra do Corumbâ et do Tocantins, qui, au delà de Villa Boa, s’avance vers le sud, pour ensuite se prolonger plus ou moins directement vers le sud-ouest (1). Je ne vis dans cette courte marche absolument aucune maison, ce qu’explique facilement la mauvaise qualité du (1) Da Silva c Sousa, Pohl et Mattos disent que la portion de la Serra do Coruniba e do Tocantins, à laquelle on donne, dans le pays, le nom de Serra Dourada, s’étend jusqu’à la province de Matogrosso, et je ne trouve rien dans mes notes qui contredise cette opinion ; cependant il est clair que Cazal, qui possédait toutes les anciennes traditions, plaçait entre la Serra Dourada et le Rio Claro d’abord la Serra Escalvada, puis la Serra de Santa Martha, que, plus récemment, on a cru retrouver dans les déserts des Coyapés. — Selon Pizarro (Hem., IX, 230), la Serra Dourada couperait tout le territoire de Goyaz, elle s’étendrait jusqu'à Matogrosso, et les Pyreneos ne seraient que cette même Serra Dourada. L’auteur des Memorias a évidemment eu l’idée d’une chaîne continue depuis la frontière de Minas jusqu’à celle de Matogrosso ; mais il a eu le tort d’appliquer à toute cette chaîne un nom que les habitants ne don nent qu’à une de ses parties les plus élevées, ce qui peut devenir une source de confusion. La nomenclature que j’ai établie (chap. XI) remédie tout à fait à cet inconvénient, en établissant des noms génériques pour les chaînes continues et conservant soigneusement à leurs diverses por tions les noms que donnent à celles-ci les habitants du pays.