DU RIO DE S. FRANCISCO. 3 an Registre dos Arrependidos; formalité bien absurde, puisque les contrebandiers y échapperaient en faisant quel ques pas à droite ou à gauche du bureau de douanes. Les marchandises qui, venant originairement de Rio de Ja neiro, ont eu d’abord la destination de Minas, et qui, par quelque circonstance, sont ensuite envoyées de cette pro vince à Goyaz, payent les droits au Registre dos Arrepen didos, comme si elles ne les avaient pas déjà payés à l’en trée de Minas. En arrivant au Registre, je présentai mon passe-port au commandant. Il ne visita point mes malles ; mais, lorsqu’il aurait pu m’offrir une place dans sa varanda, il me laissa aller humblement sous le rancho des voyageurs, où je fus dévoré par les puces pénétrantes. Le lendemain, au matin, il me remit une lettre pour le gouverneur de la province, et me pria d’appuyer la de mande qu’il lui faisait. Il y avait trois ans que ce vieillard, son soldat et son pedestre n’avaient reçu de solde, et il sup pliait le général de ne pas laisser mourir de faim lui et ses camarades. Avant mon départ (28 mai), il inscrivit mon nom sur son registre; j’y jetai les yeux et je vis que, depuis le 19 de février, il n’était entré personne dans la province de Goyaz, et cependant cette route est celle qui conduit ici de Rio de Janeiroet d’une grandepartiedela provincedeMinas(l819). Après avoir quitté le Registre dos Arrependidos, je com mençai à voyager dans la Serra do Corumbâ e do Tocan- tins, suivant à peu près la direction de l’est, pour me ren dre, par les villages de S. Luzia et Meiaponte, à Villa Boa, la capitale de la province (1). P Itinéraire approximatif du Registre dos Arrependidos au village