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OU RIO DE S. FRANCISCO » cia) ; ils avaient un casque de carton sur la tête, et étaient montés sur des chevaux ornés de rubans; ils se bornèrent à parcourir la place en différents sens, et, dans le même temps, des hommes également à cheval, masqués et dégui sés de mille manières, faisaient des farces à peu près sem blables à celles de nos paillasses. Pendant ce spectacle assez monotone, je causais avec le curé, et je ne tardai pas à reconnaître qu’il réunissait de l’instruction à beaucoup d’amabilité. Quand les exercices furent finis, chacun se re tira, et les dames rentrèrent chez elles. Sans une circon stance extraordinaire, des Brésiliennes de l’intérieur ne se raient certainement pas sorties de jour pour aller ailleurs qu’à l’église. A peu près comme celles de Minas (1), ces femmes s’avançaient aussi lentement qu’il était possible , enveloppées dans leurs longues capotes d’étoffe de laine , un chapeau de feutre sur la tête, toujours à la file, jamais deux ensemble, roides comme des piquets, levant à peine les pieds, ne regardant ni à droite ni à gauche, et répon dant tout au plus par un signe de tête bien léger aux saluts qu’on leur faisait. Le lendemain, le curé fut très-occupé ; il confessa une foule de cultivateurs qui appartenaient à sa paroisse, mais qui demeuraient à plusieurs journées du village. Ces hom mes n’y venaient qu’une fois l’année, et, pour se confesser et faire leurs pàqucs, ils profitaient de l’occasion des fêtes de la Pentecôte, qui se célèbrent, dans le Brésil, par des réjouissances et avec beaucoup de solennité. J’aurais pu me remettre en route presque aussitôt après mon arrivée; mais depuis si longtemps j’étais privé du plaisir de causer avec 0) Voyage dans les provinces de Rio de Janeiro, etc., I, 122.