droite et de gauche je visse de petites montagnes. La végé tation était toujours la même, le pays également désert, les campagnes également incultes. Je passai plusieurs ruis seaux bordés d’une lisière très-étroite de bois qui conser vaient une agréable verdure; ailleurs tout était sec, et il n’y avait qu’un petit nombre de plantes qui eussent encore des fleurs. Enfin, après une journée fort longue et fort en nuyeuse, j’aperçus Santa Luzia de Goyaz, village (1) vers lequel je me dirigeais. J’avais une lettre de recommandation pour le curé; je la lui envoyai d’avance par José Marianne, qui bientôt revint me dire que l’on me préparait la meilleure réception. On achevait de célébrer à Santa Luzia les fêtes de la Pentecôte. Tous les cultivateurs des alentours étaient réunis au village, et, au moment où j’arrivai sur la place publique, des exer cices de chevaux (cavalhada) allaient avoir lieu. Le curé, M. JoÂo Teixeira Alvarez, vint au-devant de moi, et me fit un excellent accueil. Sa maison, située sur la place, était pleine d’hommes qui attendaient que les courses com mençassent. On servit du café et des confitures, et l’on se mit aux fenêtres. Bientôt arrivèrent une douzaine de dames ; on les fit passer dans le salon {sala) qui, à l’instant même, fut évacué par les hommes, et ceux-ci restèrent tous dans un petit vestibule. Cependant les courses de chevaux ne tar dèrent pas à commencer. On avait tracé sur la place, avec de la terre blanche, un grand carré autour duquel étaient rangés les spectateurs debout ou assis sur des bancs. Les cavaliers portaient l’uniforme de la garde nationale {mili- (1) Pohl (Reise, I, 279) donne à Santa Luzia le titre de petite ville. Ce n’était certainement qu’un village (arraial) lorsqu’il y passa; c'en était encore un en 1832, mais on en a fait une ville de 1832 à 1836.