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DU RIO DE S. FRANCISCO. A la fin du premier jour de mon voyage, je m’arrêtai à un sitio appelé Taipa (pisé) ou Sitio Novo, bâti dans un fond marécageux, sur le bord d’une lisière de bois que tra verse un ruisseau. Ce sitio, habité par deux ou trois fa milles , se compose de quelques chaumières construites en terre grise et couvertes, les unes en chaume, les autres avec des feuilles de bority (1819). Aucune n’a de fenêtre; les portes qui en ferment l’entrée, légères et sans la moindre solidité, ressemblent à nos jalousies, et sont faites avec des pétioles de feuilles de bority, placés verticalement, rappro chés les uns des autres et attachés avec des lianes. Fatigué par plusieurs longues marches, je passai un jour à Taipa pour me reposer et mettre de l’ordre dans mes col lections. Il s’en fallait pourtant que j’y fusse à mon aise. Je partageais avec deux caravanes un rancho ouvert de tous les côtés, et, pendant que je changeais mes plantes de pa pier, j’étais singulièrement incommodé par un vent très- fort qui, depuis plusieurs jours, régnait dans ce pays élevé. Ce fut le jour suivant que je descendis le plateau. Lors qu’on y a fait près de 5 legoas, le terrain commence à s’in cliner; mais, un peu auparavant, il devient caillouteux et d’un rouge obscur : des arbres rabougris, très-différents les uns des autres par leur feuillage, se rapprochent, con fondent leurs branches, et le chemin parfaitement uni, qui serpente au milieu d’eux, ressemble à une allée de jardin anglais. Du plateau on descend, par une pente caillouteuse et assez roide, dans un pays plus bas, mais pourtant mon- tueux, et bientôt on arrive à une fazenda agréablement si tuée au-dessus du Riacho Frio, ruisseau bordé de bois : ce fut là que je lis halte. La Fazenda do Riacho Frio (fazenda du ruisseau froid)