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30 VOYAGE AUX SOURCES paroisse de Meiaponte, dont le chef-lieu en est éloigné de 5 legoas. Ici je donne à ce chétif village son nom en quel que sorte légal ; mais, dans le pays, on ne le connaît que sous celui de Capella, et l’on réserve le nom d'Arraial pour le village de Meiaponte. Le Rio Corumbâ est ici très-près de sa source, et on peut le passer à gué ; mais il devient bientôt une des rivières les plus considérables de la province, et, après avoir coulé du nord au sud-ouest, il va se réunir au Paranahyha. J’ai déjà dit que du Morro do Tiçào j’avais aperçu les deux sommets des Montes Pyreneos (1), montagnes qui for ment la partie la plus élevée de la Serra do Corumbâ e do Tocantins, et où naissent plusieurs rivières importantes , entre autres le Corumbâ et les premiers affluents du gigan tesque Tocantins. Depuis le Morro do Tiçào, je m’étais tou jours rapproché de ces montagnes ; à Corumbâ, je n’en étais plus qu’à 2 legoas : je voulus y aller herboriser. Je pris dans le village un nègre pour me servir de guide, et je me mis en route accompagné de Marcellino, mon tocador. Le pays que nous traversâmes jusqu’aux Pyreneos est montueux et ne diffère point, pour la végétation, de celui que j’avais parcouru les jours précédents. (1) Je suis ici l’orthographe de trois écrivains dont l’autorité est fort respectable, Cazal, Martius et Mattos; mais je crois qu’il serait mieux d’écrire Pirineos, comme Pizarro, ou Perineos, comme Luiz Antonio da Silva e Sousa, parce que c’est ainsi qu’on prononce dans le pays, et que le voyageur doit surtout consulter l’usage quand il indique des noms qui, jusqu’à lui, avaient été fort peu écrits ou ne l’avaient point été encore. Est-il bien vraisemblable, d’ailleurs, que les anciens Paulistes, qui avaient tout au plus quelque légère idée de la géographie du Portugal, aient réellement voulu appliquer le nom de Pyrénées à des montagnes du pays de Goyaz? Il est évident que, dans tous les cas, on ne doit point, avec Pohl, écrire Pyrenaeos.