Volltext Seite (XML)
284 VOYAGE AUX SOURCES chaume. Les unes sont dispersées sans aucun ordre sur la colline; les autres bordent une place carrée dont l’un des côtés est formé par l’église, qui est très-petite (1). Les murs des maisons sont construits avec de la terre d’un rouge foncé ; mais celui du devant est revêtu d’un crépi fait avec une autre terre d’un gris foncé. Les traditions uniformes des Indiens-Bororôs attribuent aux jésuites la première fondation de l’Aldea de Santa Anna (2), et, suivant les mêmes traditions, ce village fut originairement habité par des Indiens de la côte. A ceux-ci Antonio Pires de Campos réunit, comme on l’a vu plus haut, quelques Indiens Carajâs et Tapirapés, habitants des bords de l’Araguaya, au nord de la province (5). Cette po- (1) Ici je ne suis point d’accord avec M. d’Eschwege, car il la dit assez grande. (2) Il est impossible que cette tradition ne soit pas fidèle. Si, en effet, les jésuites n’avaient pas habité le pays, comment les pauvres Indiens du Paranahyba, si ignorants, si étrangers à ce qui se passait dans le monde, auraient-ils pu savoir qu’il avait existé des jésuites? comment se seraient-ils avisés d’imaginer une fable qui leur était évi demment plus nuisible qu’utile, puisqu’elle tendait à leur ôter toute espèce de droits sur l’Aldea de Santa Anna. (3) C’est Eschwege qui donne ces noms (Bras., 1,82), et bien certaine ment il les tenait des Indiens ; car il a imprimé son journal tel qu’il l’a écrit sur les lieux, et il est évident qu’il n’a fait aucune recherche his torique. Ici, par conséquent, je trouve encore une preuve de la vérité des traditions du pays ; car ses habitants n’auraient certainement pas connu l’existence des Carajàs et des Tapirapés, si ceux-ci n’étaient venus parmi eux. Il ne faut pas, sans doute, adopter les traditions sans examen ; mais il y a des cas où elles méritent certainement plus de confiance que des récits écrits légèrement ou avec partialité. L’histoire de Vinconfi- dencia (révolte) de Minas, que j’ai tracée d’après les traditions des Mi- neiros les plus éclairés, doit, je crois, être considérée comme étant plus digne de foi (Voyage dans les provinces de Rio de Janeiro , etc., I, 202) que celle qu’a imprimée Southey en consultant des pièces ofli-