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2fi0 VOYAGE AUX SOURCES ces pauvres gens un prêtre scandaleux pour les diriger; à l’époque de mon voyage , ils n’avaient plus de pasteur. La province de Goyaz était si pauvre, que, en lui ôtant l’ad ministration du pays, on avait cru devoir lui en laisser les revenus; des difficultés s’étaient élevées entre cette pro vince et celle de Minas pour le payement du curé de Santa Anna : celui-ci s’était retiré , et, depuis deux ans, les In diens des aidées étaient entièrement privés de secours spi rituels et de toute espèce d’instruction. Personne, dans Yaldea du Rio das Pedras, ne savait lire, et il me parut que l’on n’y comptait pas l’argent avec une grande facilité. Les Indiens métis du Rio das Pedras n’avaient conservé aucune des coutumes de leurs ancêtres et vivaient absolu ment comme les Brésiliens; cependant, lorsqu’ils conver saient entre eux , ils cessaient de parler portugais , et, ce qui est assez remarquable, l’idiome dont ils se servaient était, sauf quelques légères différences, la lingoa gérai des Indiens de la côte. Il n’est pas vraisemblable que cette langue fût celle des Bororôs et des Parexis, et le capitaine deYaldea me dit qu’effectivemcnt ceux-ci en avaient une autre ; mais les anciens Paulistcs parlaient tous la lingoa gérai; ils savaient prier dans cette langue , et les Indiens d’Antonio Pires avaient dû nécessairement l’apprendre avec lui et avec scs esclaves. Je vais donner ici un court vocabulaire de l’idiorhe parlé dans l’Aldea do Rio das Pedras et les deux aldeas voisins , ceux da Estiva et de Boa Vista , en mettant en regard les mots de cet idiome avec ceux de la lingoa gérai telle qu’on la trouve dans le dictionnaire des Jésuites , et, de plus, ceux du dialecte de cette dernière en usage chez les In-