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chandises, et il ne croyait pas pouvoir retourner à S. Paul avant deux ans. Des affaires de ce genre sont fort lucra tives, sans doute; mais, si elles procurent de grands béné fices, ils sont, certes, achetés bien cher. Les Paulistesqui font ces interminables voyages à travers les déserts ont dû nécessairement conserver quelque chose de l’esprit aven tureux et de la persévérance de leurs ancêtres. Après avoir passé le Corumbà, je fis encore 1 lieue pour me rendre au Silio de Pedro da Rocha (nom d’homme), où l’on avait à vendre des malles et un mulet. J’avais si bien appris, par ma propre expérience, à profiter de l’occasion, dans ce pays où manquent les choses les plus nécessaires à la vie, que, craignant de ne point trouver de malles jus qu’à Mogimirim , la première ville de la province de S. Paul, j’achetai celles que l’on m’offrait, quoiqu’elles fus sent fort chères , et, par là, je me vis forcé d’acheter un mulet qui ne l’était pas moins. Du Corumbà au Paranahyba , on ne peut pas compter moins de 25 legoas. Dans cet espace, le pays, tantôt mon- tueux, tantôt simplement ondulé, continue à présenter une alternative de bois et de campos, les premiers dans les fonds, les seconds sur les hauteurs et sur les côtes. Le ter rain devient très-souvent pierreux ou sablonneux , et alors les arbres des campos ont moins de vigueur et se montrent plus écartés les uns des autres : d’ailleurs ce sont toujours à peu près les mêmes espèces. Aussi loin que la vue peut s’étendre , on ne découvre aucune trace de culture , on ne voit point de bestiaux dans les pâturages ; partout une pro fonde solitude, la monotonie la plus fatigante.Dans ce pays, il n’existe aucune fazenda (1819) ; mais, à quelques lieues de distance les uns des autres, on trouve, sur le bord de la route,