Volltext Seite (XML)
LA TERRE DE SERVITUDE. 105 — Par qui? Dis-moi le nom. Allons, vite. — Mostana, répondit Motto. — Mostana ! s’écria le jeune garçon, et ce mot fut répété par tous les assistants. — Oui, Mostana; c’était son nom, reprit Motto, sans s’in quiéter des regards de menace et des murmures de colère. Le village fut pris en un tour de main, malgré la bravoure des hom mes de Mostana, mais nous y avons perdu beaucoup de monde. Presque tous les guerriers de Mostana furent tués ; quant aux autres, les Arabes, selon leur coutume, en firent des esclaves. — Oui, c’est vrai, dit le roi. C’est l’usage de ces hommes cruels quand ils livrent bataille, mais je... — Furent-ils tous pris? demanda le jeune garçon avec curiosité. — Tous, un seul excepté. — Son nom? — Ivaloulou, » répondit Motto en élevant un peu la voix. Un nouveau murmure s’éleva dans l’assistance; cette fois, c’était un murmure d’étonnement. Motto fit semblant de ne pas s’en apercevoir et continua : « Oui, Kaloulou, fils de Mostana, se tenait auprès de son père. Aussitôt que Kisesa l’aperçut, il promit cinquante pièces d’étolfe à celui qui le prendrait vivant. En entendant cela, mon cœur fut saisi de pitié pour lui. N’oubliez pas que je suis un Mrori ; j’aimais bien les Arabes, mais je ne pouvais pas tuer les gens de mon sang, sur un signe d’eux. Je n’aimais pas à voir un enfant aussi brave que le fils de Mostana en danger d’être fait esclave par Kisesa. Aussi dès les premiers mots de Kisesa, je saisis un bouclier, et je me précipitai vers l’enfant pour lui dire tout bas de me suivre. Il crut sans doute que je m’a vançais pour le tuer ; aussi il me lança une zagaic qui traversa mon bouclier et me perça le bras. »