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LA TERRE DE SERVITUDE. 205 trouver pour te prier d’être notre roi. Quelle est ta ré ponse? » Férodia répondit avec une douceur étudiée : « Les paroles que tu as prononcées, inon frère, sont des pa roles de vérité. Puisque Katalamboula est mort, les Ouatoutas n’ont plus de conducteur. Kaloulou, c’est la vérité, n’est qu’un enfant, et de plus, c’est un étranger. Qui donc mérite mieux que Férodia de remplacer Katalamboula? qui a gagné des ba tailles pour lui? qui a dompté les tribus voisines ? Ma répu tation me donne le droit de lui succéder. Vraiment, tes paroles sont des paroles de vérité, mon frère, et tu me réjouis par la sagesse de tes remarques. » Le même orateur qui avait parlé d’abord, reprit : s Parle, Férodia : quand veux-tu que nous allions châtier Soltali et ceux qui ont choisi un autre roi à ta place ? » Là-dessus, on convoqua un conseil, où furent appelés tous les chefs, les grands guerriers, les magiciens, les conseillers, enfin tous ceux qui avaient quelque autorité. La discussion fut animée ; on posa sans vergogne les ques tions suivantes. « Comment prendre le village de Katalam boula? Comment évincer Kaloulou? Comment forcer les guer riers à reconnaître Férodia, s’ils ont déjà reconnu Kaloulou? » Ces misérables tenaient aussi peu de compte du droit que de la justice. Selon les uns, Férodia devrait aller rendre visite à Kaloulou, lui donner la main en signe d’amitié, et le tuer la nuit suivante. Selon les autres, il fallait inviter Kaloulou à une grande chasse aux éléphants ; une fois dans les bois, on ferait de lui ce qu’on voudrait. D’autres conseillaient d’inviter Kalou lou à un grand festin, pour célébrer son avènement, et de le faire empoisonner par le magicien. « Et toi, Tifoum , mon digne Tifoum, demanda Férodia, que penses-tu de tout cela ? » Le digne Tifoum faisait la paire