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Envoyé par le T. R. évêque et par mon provincial pour nous assurer des dispositions des sauvages et des succès probables qu'on pourrait espérer en établissant une mission au milieu d’eux , je quittai Saint-Louis le 27 mars I8Z1O , dans un bateau à vapeur , et je remontai le Missouri à une distance de 500 milles, pour me rendre aux frontières de l’Etat. Le navire où j’étais em barqué était ( comme ils le sont tous dans ce pays où l’émigration et le commerce ont pris une si grande exten sion) encombré de marchandises et de passagers de tous les Etats de l’ünion ; je puis même dire de diffé rentes nations de la terre, blancs, noirs, jaunes et rouges, avec les nuances de toutes ces couleurs. Le bateau res semblait à une petite Babel flottante, à cause de diffé rents langages et jargons qu’on y entendait. Ces passagers débarquent pour la plupart sur l’une et l’autre rive, pour y ouvrir des fermes, y construire des moulins, ériger des fabriques de toutes sortes d’espèces ; ils augmentent de jour en jour le nombre des habitants des petites villes et des villages qui s’élèvent comme par enchan tement sur les deux rives. A. mesure que l’on remonte la rivière, on, trouve le pays charmant et rempli d’intérêt, diversifié par des rochers à pic et des coteaux d’argile très-élevés et sou vent entrecoupés. Les bas-fonds présentent à l’œil une grande variété d’arbres et d’arbrisseaux, des chênes et des noyers de douze différentes espèces ; le sassafras et Vaccacia triacanthos, dont les fleurs embaument l’air de leurs délicieux parfums; V érable, qui le premier s’en veloppe de la livrée du printemps; le sycomore, pla- tamis occidentalis, roi de la forêt de l’ouest, s’érige dans les formes les plus gracieuses, avec de vastes branches, étendues et latérales, couvertes d’une écorce d’un blanc brillant, et ajoute un trait distinctif de grandeur à l’imposante beauté des forêts. J’en ai vu qui mesuraient quinze pieds et demi de diamètre. Le