PREMIER VOYAGE IZi donnent des signes certains qu’il approche du terme de sa course. De même, dans ce désert, le voyageur , fatigué de vivre si longtemps de viande salée , se réjouit à la vue de ces ossements blanchis par le temps qui lui annoncent le voisinage des buffles. Aussi n’entendait-on dans le camp que des cris de joie ; nos chasseurs avaient compris que la plaine des buffles n’était pas éloignée, et ils saluaient par de bruyants vivats l’espoir de porter bientôt le carnage parmi les paisibles troupeaux. Aux mêmes lieux, nous trouvâmes encore le wis- tonwish. des sauvages ou le chien des prairies, auquel les voyageurs donnent à plus juste titre le nom d'écureuil américain. Ces animaux paraissent avoir une espèce de police établie dans leur société. Les cellules de leurs villages sont généralement placées sur la pente d’une côte, quelquefois près d’un petit lac ou ruisseau; plus souvent à une grande distance de l’eau , afin que la terre qu’ils habitent ne soit point exposée à l’inondation. Ils sont d’une couleur brune foncée, excepté le ventre qui est blanc ; leur queue n’est pas si longue que celle de l’écureuil gris ; mais ils ont exactement la même forme : les dents, la tête, les ongles et le corps sont l’écureuil par fait, excepté qu’ils sont plus grands et plus gras que cet animal. Les voyageurs croient que leur seule nourriture est la racine du gazon , et la rosée du ciel leur unique breuvage. En continuant notre route, nous vîmes de temps en temps les tombeaux solitaires des Pawnées, probable ment ceux de quelques chefs ou braves, qui étaient tom bés en combattant contre leurs ennemis héréditaires , les Sciaux, les Scheyennes, les Osages. Ces tombeaux étaient ornés de crânes de buffles peints en rouge ; le cadavre est assis dans une petite cabane faite de joncs et de branches d’arbres, et fortement travaillée pour empêcher les loups d’y pénétrer. La figure est barbouil lée de vermillon ; le corps est couvert de ses plus beaux