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— 232 — fut prifée celle de Socrates, ayant efté enquis par le grand facrificateur Archites d’où il eftoit, auquel il refpondit : le ne fuis de Thebes comme Thefiphonte; ny des Athènes comme Agefilaus, ny de Lycaonie comme Platon, moins de Lacedemone comme Lycur- gus, mais fuis né au monde, & naturel de tout le monde. C’eft une leçon qui deuroit feruir à beaucoup & particulièrement aux Religieux, car qu’eft-il befoin 2q5 || que l’on fçache, ce Frere eft de ce pays là, de cette ville là, ileftdebonnemaifon, il eft panure, il eft riche, puis qu’ayant renoncé au monde & à tout ce qu’il y pretendoit, il ne doit plus rien auoir à démesler auec iceluy. C’eft auflï une vaine curiofité aux feculiers de s’en vouloir informer, pour efgaler l’honneur qu’ils leur rendent non au pois de leur vertu, mais à l’once de ce qu’ils ont quitté, comme fi l’honneur n’eftoit deu qu’aux apparences extérieures à l’exclufion des vertus internes, lefquelles Dieu feul * chérit fans dif- tinclion du pauure ou du riche. Or nos Hurons encores barbares n’ont pas efté inftruiéts en une fi bonne efcole qu’ils vouluffent penferen un feul Paradis, ilsdifent franchement leur qualité & au delà, & || croyent que ce leur foit hon neur de haut loüer leur pays, quoy qu’aflez mal garny en comparaifon de plufieurs autres contrées qui fe retrouuent plus vers le Sû, mais comme il n’eft pas encores des pires, ie vous en feray la defcription telle que ie l’ay deu fçavoir, laquelle vous fera d’autant plus utile que vous aurez de volonté d’y voyager. Premièrement il eft fitué fous la hauteur de qua-