— 38 — noftre petit contient, ils reprirent nouueau courage, iugerent la contrée bonne & capable d’y baftir, non feulement un Monaflère de pauures freres Mineurs, mais d’y eflablir des Colonies voir de très-bonnes villes & villages s’il plaifoit au Roy d’y contribuer de fes liberalitez royales & aux marchands une par tie du profit qu’ils en retirent tous les ans, qui leur vaudrait au double à l’aduenir. Lapremiere chofe que ce bon Pere fifteflantarriué à Kebec, fut de rendre grâces à Dieu, difpofer une chapelle pour y celebrer la S. Meffe, & des cham- brettes pour fe loger, mais comme en un pais tres- pauure beaucoup de chofes luy manquans * il auoit recours à la patience du pauure lefus dans la creiche de Bethleem. Il y dit la première Melfe le 25 iour de 2 5 luinde la mefme année & nos autres Reli-1| gieux en fuitte, auec des contentemens d’efprit qui ne fe peu- uent expliquer, les larmes leur en decouloient des yeux de ioye, il leur efloit aduis d’auoir trouué le Paradis dans ce pais fauuage où ils efperoient attirer les Anges à leur fecours pour la conuerfion de ce pauure peuple plus ignorant que mefchant. Mais comment & par quelle inuention pourrons nous faire comprendre à une infinité de Preflres & Religieux les mérités & les grâces qui accompagnent infeparablement celle diuine Million, la plufpart craignent de patir&ne veullent mettre en compromis leur petite confolation. Toute la France bouillonne de Religieux, de Bénéficiées & de Preflres feculiers, mais peu fe peinent pour le falut des meferoyans. Il y en a une infinité qui demeurent icy oyfifs mangeans