rope font differens à ceux d’Afie. Toutesfois entre tou tes les chofes que i’ay veuës, de deux feules fuis ef- merueillé. La première eft, que partout ou i’ay efté, i’ay toufiours veu le fuperbe commander à l’humble, le querelleux au pacifique, le tyran au iufte, le cruel au pitoyable, le coüard au hardy, l’ignorant au fça- vant ; & le pis encores, i’ay veu les plus grands lar rons pendre les plus innocens. La fécondé chofe dont ie me fuis efmerueillé, eft qu’en tant de pais que i’ay trauerfé, ie n’ay fceu parler à ung homme perpétuel, ains les ay trouué tous mortels, prenans fin auffi toft 5 le moindre, que le plus || grand; car maints font mis du foir en la fepulture que le iour penfoient auoir la vie plus affeurée. Il y en a d’autres qui voyagent par une fainéte deuotion de vifiter les fainéts lieux, comme un S. Hierofme la terre Sainéte. Et les autres pour porter le flambeau de l’Euangile partout le monde, fuiuant le commandementqueleSauueurdonnaàfes Apoflres. Allez par tout le monde, & prefchez l’Euangile à toute créature. C’eft ce dernier motif qui fous la fainéte obediance nous a fait entreprendre le voyage des Hurons & Canadiens, non à la maniéré d’Appo- lonius, pour y polir nos efprits & en deuenir plus fages & confiderables entre les hommes, mais pour en fecourant nos freres du Canada, y porter le flam beau de la cognoilïance du fils de Dieu, & en chaffer les tenebresde la barbarie & infidélité, afin que comme nos peres de noftre Séraphique Ordre de S. François auoientles premiers porté l’Euangile dans les Indes Orientales & Occidentales, & arborél’eflendartdenof-