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244 DB CAUMONT. ABÉCÉDAIRE D*A RCHÉOLOGIB. dont le pourtour était chargé de cierges, de lanternes, de statuettes, etc., etc., et qui étaient suspendus au moyen de chaînes ou de cordons fixés à la voûte. Odon, frère utérin de Guillaumele-Conquérant, avait donné à l’église cathédrale de Bayeux une grande couronne en cuivre doré et émaillé, ornée d’un grand nombre de lames d’argent et suspendue à la voûte au moyen d’une chaîne en fer : cette couronne, garnie de niches en forme de tours, était d’une largeur considérable ; elle servait, ditBeziers, ù porter quantité de cierges qu’on allumait dans les grandes fêtes. 11 y avait 45 vers latins gravés tout au tour. Ce lustre qui, peut-être, au temps d’Odon, était placé devant le maître-autel, se trouvait en 1562 devant le crucifix près de l’entrée du chœur ; il fut brisé par les protes tants qui en emportèrent les morceaux. Il y avait des couronnes semblables dans plusieurs cathédrales, no tamment dans celle de Reims. La couronne que l’on voit au milieu de l’église circulaire d'Aix-la-Chapelle, et qui a été donnée à cette église dans la seconde moitié du XII e . siècle, par l’empereur Frédéric I"., présente un grand cercle de bronze doré et émaillé dont le portour, sur lequel est une inscription, se divise en huit lobes. Dans la partie rentrante de ces segments de cercle se trouvent des lanternes en forme de tours rondes; des tours carrées plus grandes sont placées au centre de la courbure des arcs du cercle : elles contenaient des statuettes. Entre chacune de ces lanternes on peut placer trois cierges, de sorte qu’il y en a 48 dans le pourtour de ce beau candélabre. Les lanternes sont au nombre de seize, huit carrées et huit rondes. Depuis que j’ai décrit le grand phare d’Aix-la-Chapelle dans mon Cours et dans le Bulletin monumental, M. l’abbé Martin lui a con sacré un savant article dans ses Mélanges d'archéologie, et il s’est étendu longuement dans celte dissertation sur tout ce qui touche à l’éclairage ou l’illumination ancienne des églises. Il a démontré, par la citation d’un grand nombre de textes et par l’examen des vignettes , de manuscrits, des vitraux, etc., que le moyen-âge a souvent associé les lampes et les couronnes, et que cette couronne de lumière devint plus tard pour l’artiste et pour le fidèle, une figure de la Jérusalem céleste, qui couronne pour l’éternité les œuvres accomplies par Dieu en faveur de ses élus. L’inscription de la couronne donnée à l’église d’Aix-la-Chapelle par l’empereur Frédéric Barberousse, prouve incontestablement que cette