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XII FRKFACB DK l’ÉDITBUR. « tienne en Italie a initié tant de lecteurs et de voyageurs aux plus « pures merveilles de l’art religieux. Vous connaissez tous M. Di- « dron, son infatigable activité, son dévouement un peu belli- « queux à notre cause, ses publications, qui ont tant fait pour « répandre dans le public, et surtout dans le clergé, le goût et l’in— « telligence des trésors qui nous restent. Mais avant tout, vous « rendrez hommage avec moi à M. de Caumont, au fondateur de « nos Congrès. Le premier, lorsque nous étions tous, les uns dans « l’enfance, les autres dans l’ignorance, il a rappelé en quelque « sorte à la vie l’art du moyen-âge ; il a tout vu, tout étudié, tout « deviné, tout décrit. Il a plus d’une fois parcouru la France entière « pour sauver ce qui pouvait être sauvé, et pour découvrir non- « seulement les monuments, mais ce qui était plus rare encore, les « hommes qui pouvaient les aimer et les comprendre. 11 nous a « tous éclairés, encouragés, instruits et rapprochés les uns des « autres. Qui pourrait dire les obstacles, les mécomptes, les dé- « goûts de tout genre contre lesquels il a dû lutter pendant cette « laborieuse croisade de vingt-cinq années? Les honneurs auxquels « il avait droit en France, ne sont pas venus le trouver. Sachons « lui en tenjr lieu par notre affection, notre reconnaissance, notre « respect. Je lisais l’autre jour dans l’admirable livre de M“ e . de « Staël, intitulé : Dix années d’exil, qu’en arrivant â Salzbourg « elle avait vu une grande route percée dans le roc par un arche- « vêque, et à l’entrée de ce vaste souterrain le buste de ce prince « avec cette inscription : Te saxa loquuntur. Messieurs , quand « nous élèverons un buste ou une statue à M. de Caumont, nous « y graverons ces mots : Te saxa loquuntur ! Et ces pierres, ce « seront les monuments de notre vieille France, c’est-à-dire les « plus nobles pierres qu’on puisse voir sous le soleil. » A. HAHUEL . Membre de l’institut des Provinces.