Volltext Seite (XML)
Planche VII. (^)ue je vous trouve a plaindre si vous avez L’oreille (rop sensible, car je vöis venir a noiis deux hommes , quicrient, s’il est possible, encore plus fort que les pre’ce’dens. Je vous prie de bien regarder ce Fruitier, pour que vous ne eroyiez pas que tous les Rasnoschtschiki ressemblentaux Plinniks. La proprete recherche'e de notre fruitier ne s’e'tend pas seulement sur ses habits, mais eile regne encore sur saplanche (Lalok), et ne fiit-ce que pour voir la syme'trie avec laquelle ses fruits sont arranges, j’ai envie de lui acheter quelque chose. Ne vous l’avois- pas dit? Tont sur cette planche repond k la proprete' dumarchand, et l’on est enchante'de voirl’art avec lequel ses fruits sont arranges dans de jolics petites corbeilles.— Ah! quelplaisir! J’y aperqois des melons, des melons d’eau d’Astra- can (Arbieses), et des fruits d’ Aliemagne. Quelles doxtces sensationscette vue vient de me faire e'prouver! il faut absolument que je mangedeces fruits: eus- sent-ils moins de bonte, ils ne viennent pas moins de ma patrie, et l’amour de la patrie croit en raison de l’e'loignement oü l’on s’en trouve. Chaque pays a bien ses usages. En Basse-Saxe, on vend les fruits au poids, dans la Haute, par quinze, trente ou soixante pieccs, et ici par dix. II faut pourtant excepter de l’usage ge'neral les ce'rises et les melons: celles - la sont vendues k la livre, et ceux-ci ä la piece. Quelques fruits sont ici tres-chers. Je sais que soixante ponnncs ou prunes de Borsdorf se sont quelque fois vendues un ducat, au lieu que la grande quantite'de citrons, de ce'drats, et d’oranges de Portugal, qu’onapportc ä St.-Pe'tersbourg fait que, sotivent, deux de ces fruits ne sont vendus qu’un Kopeki. La majeure partie des fruits d’ Aliemagne, qui parviennent ici, ysont porte's de Rostock, de Stettin et de Lubek. Quant au fruit du pays, les amateurs comme moi, seroient bien k plaindre, si l’on n’en portoit pas de l’l r - kraine; car il n’est pas la peine de parier de celui qui croit ä St.-Petersbourg. Encore devez-vous bien penser, que la courte dure'e de l’e'te', qui est a peine de deux rnois, ne lui permet d’aequerir ni la grosseur ni la bonte du notre. La se've'rite du climat influe d’ailleurs si fort sur les arbres, qu’ils restent ra- bougris et s’e'levent si peu, qu’on atteint la tete de la plüpart des ce'risiers en faisant un petit saut. Des arbres de moyenne grandeur dans notre pays, passeroient ici pour des arbres d’une taille monstrueuse. On obtient dans ce pays beaucoup de fruit par le moyen des serres. Ce petit coquin, qui fait tout son possible pour crier encore plus fort que notre fruitier, est aussi un Russe. Il vend du fromage d’Hollande, du gruyere, des harengs et des saucissons de Bruns wie. C’est dejä un niatador parmTles Rasnoschtschiki. Vqus apercevrez au preniier coup d’oeil le peu de taits caracteristiques qui le distinguent.