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wnir- — 26 — auoient un Miniftre, & pendant qu’ils s’amufoientà leur difpute, les Sauuages reftoient confirmez dans leur irréligion pour voir & fe fcandalizer desdifputes de religion, car ils ne font pas belles iufques là, qu’ils ne voyent bien nos differents & ceux qui font le ligne de la S. Croix ou non, comme ils m’ont eu dit quel quefois. En ces commencemensque les François furent vers l’Acadie; il arriuaqu’un Preftre &unMiniftre mou rurent prefque en mefme temps, les matelots qui les enterrerent, les mirent tous deux dans une mefme foffe, pour veoir fi morts ils demeureraient en paix, puifque viuants ils ne s’eftoient pû accorder, toutes chofes fe tournoient en rifée, les Catholiques fans de- uotion s’accommodoient ayfement à l’humeur des hu guenots, & ces heretiques malicieux fe maintenoient dans leur vie libertine, point d’obllacle nyd’empefche- ment à leur tirannie qui forçoit mefme les Catholiques d’affifler à leurs prières & chants de Marot, autrement ils n’efloient point admis dans leurs vaiileaux ny em ployez en leurs manufactures, de quoy ie me fuis fou- 10 uente fois plaint, mais en vain, car || Dieu n’eft pas refpeclé iufques là, que fon Eglife ait partout le def- fus. C’eftoit une chofe digne de compaffion de veoir tant de defordres, la terre ne fe cultiuoit point, le païs ne s’habituoit *pas, & point du toutde conuerfionny d’enuie de conuertir, & neantmoins à ouyr les Mar chands vous eufïïez dit qu’ils n’afpiroient rien tant que la gloire de Dieu, la conuerfion des Sauuages & le bien du pais, ie veux bien croire qu’ils eulfcnt