— 12 — bien difficile qu’ayant l’efprit partagé en tant d’en droits & préoccupé de tant de differentes affaires il ne s’y foit gljffé quelques redites ou trop de fentences & d’exemples, qui portent la rougeur au front de ceux qui fe qualifient du nom de Chreftiens, & viuent prefque en payens. Tout le monde abonde en fon fens & en fes fentimens, quelqu’un me dira que i’ay pluftoft allégué les fentences des fages payens que non pas des vertueux Chreffiens. le l’ay fait pour ce qu’elles me fembloient plus à noftre confufion, car quand ie confidere la vie & mœurs d’un Phocion xvn ou || d’un Socrates, ou les riches documensd’un Marc- Aurelle, & d’un Seneque Payens, ie fuis plus efmeu pour la vertu que non pas par la confideration d’un fainél lean-Baptifte, ou les bellesfentencesde quelque autre Sainét qui n’ayent point eu de vices. De mefme ie refte plus confus en lapenféede la vie d’une fainéle femme, que d’un fainét homme,à raifon de la fragilité du fexe féminin, qui me donne quelque efperancede pouuoir paruenir à la vertu, l’homme ayant naturel lement plus de courage, & la femme moins de refo- lution. Mon intention a toufiours efté bonne, & ne vou drais pour rien avoir offencé qui que ce foit, car pour la reprehenfion que ie fais aux vices, perfonnenes’en xvin peut || offencer que les vicieux mefmes defquels ie ne dois pas craindre le mefpris, n’y appeter les loüan- ges : Si i’ay parlé aduantageufement pour mes Sau nages contre ceux qui negligeoient leur conuerfion, c’a efté par deuoir, & non pour intereft que de ce- luy de mon Dieu. I’ay blafmé le peu de foin qu’on