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— 312 — plaire à Pierre, déplaire à Paul : peu importe... Que de tableaux ont, faute d’acquéreurs généreux, laissé mourir de faim les artistes qui les ont produits, et sont vendus des millions aujourd’hui ! ! ! Que ceux qui dénient la qualité d’œuvre artistique à une repro duction photographique pratiquent un peu ce qu’ils ne considèrent que comme un métier facile, et ils changeront d’avis. La question de « l’épreuve » nous a entraîné un peu trop peut- être, mais elle est toute d’actualité ; car, en photographie, nous avons eu : l’âge de la plaque daguerrienne ; l’âge du collodion ; l’âge du gélatino, et nous entrons, par toutes les Expositions, dans l’âge de « YÉpreuve », dont le papier sensible est la matière première. L’épreuve proprette, bien satinée, bien émaillée, sera comparée, dans les Expositions futures, avec l’épreuve dite originale, dite per sonnelle, qui souvent n’aura pas le « complet » documentaire de la première. Monsieur Tout le Monde la jugera. On demandera peut-être une séparation, comme semblent le désirer certains partisans de la nouvelle École ; nous ne croyons pas que leur cause y gagnera; car il y en a parmi eux, et des plus estimés, qui, dans ce qu’ils exposent, conservent souvent les anciennes tradi tions : netteté absolue et minutie dans les détails. Pour ne pas tomber dans la coterie, il ne faut pas former une « Église » à part. Les idées nouvelles ont raison d’être, mais elles ont encore besoin de comparaison. Charles Gravier. (Extrait de l’Annuaire Général de Photographie pour iSgg.)