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«Ze tiers de la superficie à emprendre est passablement mauvais et le reste absolument mauvais. «La perméabilité réelle ou suffisante n’existe qu'à la surface; la décomposition des cadavres demanderait un grand nombre d’années; l’espace deviendrait en conséquence bientôt trop restreint; il faudrait acquérir de nouveaux terrains et, éventuellement, établir un nouveau cimetière. «Quant à la commune d’Uccle, elle verrait les eaux contaminées du pourrissoir empoisonner les eaux des puits et rendre bientôt inhabitables les propriétés voisines». — Il est une classe d’ingénieurs qui semble au premier abord avoir essentiellement besoin de la géologie, celle des ingénieurs des mines, et cependant nous en avons parfois entendu prétendre qu'ils n’ont pas l’occasion d’en appliquer les principes. Ce dernier cas se présente surtout lorsqu’il s’agit de la fiscalisation ou même de l'exploita tion; il est plus rare lorsqu'il s'agit de la recherche, et à ce propos nous laisserons parler un géolo gue aussi savant que mineur expérimenté, M. de Lapp'arent 1 : «Le temps n’est plus où même des mineurs expérimentés pouvaient se permettre d'affecter un certain scepticisme à l’égard de la géologie, bien qu’il fût aisé de leur répondre que, sans en vou loir convenir, ils en faisaient tous les jours, et de la meilleure. Les relations des filons métallifères entre eux et avec les roches encaissantes sont choses qu’un praticien ne parvient à bien définir qu'à la condition de pénétrer sur le terrain réservé à la science; sans doute, c'est à l’expérience seule des mineurs de profession qu’on doit ce qu’on sait aujourd’hui sur la distribution des parties riches dans certains districts miniers; mais ces notions n’ont acquis une portée générale que le jour où l’on est parvenu à les formuler dans le langage scientifique, en rattachant les uns aux autres, par une rela tion de cause à effet, des phénomènes que les hommes du métier s'étaient contentés d’enregistrer sans en pousser plus loin l’analyse. Pour décider de l’opportunité d’une recherche, pour la bien conduire une fois qu elle est engagée, pour savoir l’abandonner à temps, si elle doit demeurer infructueuse, c’est à la Géologie qu’il faut faire appel; car elle seule est en possession de règles qui, résumant l’expérience acquise dans tous les cas analogues, permettent d’appliquer à chaque espèce un diagnostic raisonné; et quand même, pour pouvoir formuler une opinion, I homme de science devrait demander à s’éclairer par quelques travaux préparatoires, les frais de semblables recherches, toujcurs poursui vies sous l’empire d’une idée directrice, seront généralement bien peu de chose auprès des énor mes dépenses qu’entraîneraient un puits ou une galerie entrepris au hasard sur un emplacement mal choisi. «Cet intérêt est encore mieux marqué quand il s'agit d aller chercher, dans la profondeur, des substances utiles qui, comme la houille et le sel, sont habituellement cantonnées dans des terrains déterminés. Qui donc, sinon le géologue, fera connaître au sondeur les terrains sur lesquels tout tra vail serait infructueux, parce qu’ils appartiennent à des systèmes inférieurs à ceux qui encaissent les substances désirées? Et à supposer qu’il y ait, comme dans la région du Pas-de-Calais, de ces ren versements qui troublent la succession régulière des assises, à qui, si ce n’est au stratigraphe, ira- t-on demander d'en définir l’allure? De même, quand une grande faille vient interrompre la continuité d’un gisement, n'est ce pas à la Géologie qu’il appartient de dire de quel côté il y a des chances de retrouver les couches perdues? «Ce qui est vrai pour les mines l'est aussi pour les carrières. Sans doute, la science peut ra rement dire avec certitude quelles seront, en un point donné, les qualités industrielles d’une roche; du moins est ce beaucoup de pouvoir marquer sur le terrain tous les affleurements des assises qui, dans certaines localités, ont fourni soit des pierres de construction, soit des minerais de fer, soit en core des argiles de qualités diverses et où, par conséquent, il y a quelque probabilité pour la ren contre de produits analogues». 1 Traité de Géologie, 2 e édition, 1885, p. 23. Avril, 1889