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76 Etudes démêle dans l’infortuné qui en est I’ob-' jet. Il s’accroît par la vue de l’innocence, et quelquefois encore plus par celle du repentir. L’homme seul , des animaux , en est susceptible : et ce n’est point par un retour secret sur lui-même, comme Font prétendu quelques ennemis du genre-hu main ; car , si cela étoit, en comparant un enfant et un vieillard, qui sent mal heureux , nous devrions être plus tou chés des maux du vieillard, attendu que. nous nous éloignons des maux de l’en fance, et que nous nous approchons de ceux de la vieillesse : cependant, le con traire arrive par l’effet du sentiment moral que j’ai allégué. Lorsqu’un vieillard est vertueux , le sentiment moral de ses malheurs redou ble en nous ; ce qui prouve évidemment que la pitié de l’homme n’est pas une affection animale. Ainsi, la vue d’un Béli- saire est très - attendrissante. Si on y réunit celle d’un enfant qui tend sa petite main afin de recevoir quelques secours pour cet illustre aveugle, l’impression de la pitié est encore plus forte. Mais voici un cas sentimental. Je suppose que vous eussiez rencontré Béüsaire vous de mandant Faumôna d’un côté , et de l’au tre un enfant orphelin , aveugle et mi sérable , et que vpus n’eussiez eu qu’un, écu , sans pouvoir le partagçr ; auquel des deux l’eussiez-vous donné?