de la Nature. ii ne raisonnant plus , sentant toutefois et souffrant encore (i). (t) Ainsi, la Religion l’emporte de beaucoup sur la Philosophie , parce qu’elle ne nous soutient point par notre raison ; mais par notre résigna tion. Elle ne nous veut pas debout ; mais cou chés, non sur le théâtre du mor.de, mais re posés aux pieds du trône de Dieu -, non inquiets de l’avenir, mais confians et tranquilles. Quand les livres, les honneurs, la fortune et les amis nous abandonnent , elle nous présente pour appuyer notre tète ; non pas le souvenir de nos frivoles et comédiennes vertus , mais celui de notre insuffisance ; et au lieu des marines or gueilleuses de la philosophie , elle ne demande de nous que le repos , la paix et la cordante filiale. Je ferai encore une réflexion sur cette raison, ou , ce qui revient au même, sur cet esprit dont nous son.mes si vajins : c’est qu’il paroit être 1& résultat de nos malheurs. 11 est très-remarquable que les peuples les plus célébrés par leur esprit , leurs arts et leur industrie , ont été les plus mal heureux de la terre parleur gouvernement , leurs passions ou leurs discordes. Lisez la vie de la p.upart de nos hommes célcbres par leurs lu mières , vous verrez qu’ils ont été fort miséra bles , sur-tout dans leur enfance. Les borgnes „ les boiteux les bossus, ont en générai plus d esprit que les autres hommes , parce quêtant I s desagreablement conformés , il a portent leur raison à observer avec plus d'attention les rapports de la société , afin d’échapper â sot» oppression. A la vérité , ils passent pou* avoir i esprit méchant, mais ce caractère appartient assuaceque la société appelle de l’esprit, D'aifi- A 6