Volltext Seite (XML)
de ia Nature’_ 1-9 telle est , comme nous l’avons dit , l’é vidence même , qui n’est qu’un senti ment , et sur laquelle notre réflexion n’a point de prise , telle est encore notre existence. La preuve n’en est point dans notre raison : car , pourquoi est-ce que j’existe ? où en est la raison ? Mais je sens que j’existe , et ce sentiment me suffit. Ceci posé nous allons nous convaincre qu’il va, dans l’homme , deux puissan ces (i), l’une animale , et l’autre intellec- (i) C’est faute d’avoir observé ces deux puis sances , que tant d’ouvages vantés, faits sur 1 homme ont un coloris faux. Tantôt leurs au teurs nous le représentent comme un objet mé taphysique. Vous croiriez que les besoins phy siques , qui ébranlent même les saints , ne sont que de foibles accessoires de la vie humaine. Ils la composent uniquement de monades , d’abstrac tions et de moralités. D’autres ne voient dans l'homme qu’un animal, et ne distinguent en lui que les sens les plus grossiers. Us ne letudient que le scapel à ia main et quand il est mort* c’est-à-dire , quand il n’est plus homme. D’au tres ne le connoissent que comme un individu politique : ils ne l’apperçoivent que par les con venances de l’ambition. Ce n’est point un homme qut les intéresse ; c’est un François, un Anglois, un Prélat, un Gentilhomme. De tous les écri vains , je ne connois qu’Homere qui ait peint l’homme en entier : les autres, et je parle des meilleurs , n’en présentent que des scuelettes. L’Iliade dHotrere est, à mon avis , la peinture de tout l’homine , comme elle est celle de toute la natuie. Toutes les passions y sont avec leurs