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170 Etudes nos extravagances en morale, en poli tique et en religion , ses opinions ni ses mœurs n’en ont point été altérées , parce qu’il est content de son sort. Les crimes ne naissent que de l’indigence et de l’ex trême opulence. Lorsque j’étois à Mos cou , un vieillard Génevois qui étoit dans cette ville dès le tems de Pierre I, me dit que depuis qu’on avoit ouvert au peuple difFérens moyens de subsister, par 1’établissement des Fabriques et du commerce, les séditions , les assassinats, les vols et les incendies y étoient bien plus rares qu’autrefois. S’il n’y avoit pas eu à Rome des foules de misérables, il ne s’y seroit pas élevé des Catilinas. La police , à la vérité , prévient à Paris les désordres d’éclat. On peut dire même qu’il se commet moins de crimes dans cette capitale que dans les autres villes du royaume , à proportion de leur popu lation ; mais la tranquillité du peuple à Paris , vient de ce qu’il y trouve plus de moyens de subsistance que dans les au tres villes du royaume , parce que les ri ches de toutes les provinces viennent y demeurer. Après tout, les frais de police en gardes , en espions, en maisons de force et en prisons , sont à la charge de ce même peuple, et se tournent en frais de châtimens , lorsqu’ils pourraient se tourner en bienfaits. D’ailleurs , ces moyens ne sont que des répercussions