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de ia Nature. _ t49 C’est ce respect de la vertu , qui e*t la source de celui que nous portons à 1 an— C’étoit un vallon solitaire, où on ne voyoit gueres que des bois. Il y apperçoit une pauvre cabane ; il y frappe il en sort un vieux her- nouten à barbe blanche. « Mon pere, Iui^ dit » l’officier , montrez - moi un champ ou je » puisse faire fourrager mes cavaliers î « Tout- à-l’heure , reprit l’hernouten. Ce bon homme se met à leur tête , et remonte avec eux le vallon. Après un quart - d’heure de marche , ils trou vent un beau champ d’orge : «voilà ce qu’il » nous faut, dit le capitaine. — Attendez un » moment, lui dit son conducteur , vous serez » content. » Us continuent à marcher , et ils arrivent, à un quart de lieue plus loin , à un autre champ d’orge. La troupe aussi-tôt met pied à terre, fauche le grain, le met en trousse et remonte à cheval. L’officier de cavalerie dit alors à son guide : « Mon pere , vous nous » avez fait aller trop loin sans nécessité , le pre- » mier champ valoir mieux que celui-ci. —* » Cela est vrai , Monsieur , reprit le bonvieil- » lard , mais il n’étoit pas à moi. » Ce ttait va au cœur. Je défie un athée d’en faire un semblable. J’observerai que les hernou». tens sont une espece de quakers , répandus dans quelques cantons de l’Allemagne. Quelques théologiens ont écrit que les hérétiques n’étoient pas capables de vertu , et que leur vertu étoit sans mérite. Comme je ne suis pas théologien , je ne m’engagerai point dans cette discussion métaphysique, quoique j’eusse à opposer £ leur opinion le sentiment de S. Jerôme ,et même celui de S. Pierre , par rapport aux païens , lorsque celui-ci dit au centeoier Corneille : « En G 3