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joo Etudes sionées par le tems. Celles - là nous plaisent , en nous jetant clans l’infini ; elles nous portent à plusieurs siècles en arriéré , et nous intéressent à proportion de leur antiquité. Voilà pourquoi les ruines de l’Italie nous affectent plus que les nôtres ; celles de la Grec'e, plus que celles de l’Italie ; et celles de l’Egypte , plus que celles de la Greee. La première fois que je vis un monument antique, ce fut auprès d’Orange. C’étoit l’arc de triomphe que Marins éleva après la dé faite des Cimbres. Il est à quelque dis tance de la ville , au milieu des champs. C’est un massif oblong à trois arcades, à peu-près comme la porte Saint-üenis. Quand j’en fus près , je n’avois pas assez d’yeux pour le regarder. Je m’écriai d’a bord : Quoi ! voilà un ouvrage des Ro mains ! et mon imagination me porta d’une traite à Rome ; et au tems de Marins. Il me seroit difficile de décrire tous les sentimens qui s’élevèrent succes sivement en moi. D’abord, ce monu ment , quoique élevé par le malheur des hommes, comme tous les arcs de triom phe en Europe , ne me fit aucune peine, parce que je me rappelai que les Cim- dres étoient venus pour envahir l’Italie, comme des brigands. Je remarquai que si cet arc de triomphe étoit un monu ment des victoires des Romains sur les Cimbres, il en étoit un aussi du pouvoir