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44 MUSÉUM nous l’offre dans une pierre du cabinet du vicomte, de Morpeth à Londres > jettant une houfte fur un lion qu’il tient par la crinière , 8c qu’il fe dif- pofe à monter j en préfence de deux Nymphes, qui femblent avoir éprouvé l’effet de fa puiffance fur leur cœur. Une médaille de Corcyre, publiée par Spanheïm, repréfente l’Amour placé fur une panthère. Une autre médaille d’argent à’Alexandre le Grand> 8c frappée , autant 8c plus, fans doute, pour éternifer par une ingénieufe allégorie le pouvoir de l’Amour fur ce héros , que pour frire alluflon à fon caraélèrc, porte à fon revers un Amour monté fur un lion , dont il ne tient la crinière que d’une feule main. Sur 1 ’améthijle du cabinet d'Orléans , qu’ont publiée les abbés Leblond 8c Lach.au> l’Amour eft placé de même, mais fes deux mains font occupées à contenir le lion qu’elles faifiifent par la crinière. Nous avons nous-même, planche XLII du fécond volume, n° III, donné l’explication d’une agathe-fardoine , où ce dieu eft porté par un lion , qu’il conduit avec une bride 8c un fouet. Le beau camée, dont nous donnons en ce moment l’explication, & que l’on doit au graveur Plotarque > préfente l’Amour & fon pouvoir fous une autre allégorie. L’artifte dans cet ouvrage, parfaitement beau, dont l’abbé André Andréini a fait prefent au grand-duc de Tofcane , qui l’a placé dans fon Muféum à Florence, a gravé l’Amour affis fièrement fur un lion qu’il dompte par les accords de fa lyre, & que de féroce il rend doux & familier; emblème ingénieux des effets de ce dieu fur le cœur de l’homme, que d’avare il rend libéral , joyeux de trifte, & doux de cruel qu'il pouvoir être. Ce n’eft pas fans raifon qu’il a choifi la lyre pour la mettre entre les mains' de l’Amour : on fait combien les fous de cet infiniment agiffent puilfamment fur les âmes, &c que fous les doigts d’Anacréon la lyre faifoit refonner malgré lui les accens de l’Amour. Stofch > dans l’explication qu’il donne de cette même pierre , & dans la geavure qu’il nous en offre , planche LIII, ne lailfe appercevoir aucune trace du diadème royal dont la tête de cet Amour eft ceinte, & qui con vient fi bien à ce dieu dont on ne peut méconnoître l’empire. Ce diadème, que Gori dit avoir remarqué, & que l’on n’a pas oublié en gravant notre planche, eft un ornement qu'Anacréon 8c Philojlrate donnent à ce fou- verain de l’univers. Les ailes de ce dieu, quoiqu’il foit afîis avec fécurité , font néanmoins étendues. On diroit que fe faifant un jeu de dompter a;nfi les animaux