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MUSÉUM DE FLORENCE. STATUES. Planche Première. SATYRE IVRE. L e s Satyres, à l’exemple de Bacchus , dont ils forment la fuite, font communément repréfentés, dans les anciens monumens des arts, portant des coupes , des vafes 8c des raifins, lignes indicatifs de leur grand amour pour le jus de la vigne : 8c c’efl: l’expreffion, ou de cet amour pour cette liqueur, ou de fes effets, que les plus habiles artifles le font plus à faire fentir, dans le mouvement de leurs yeux, dans leurs geftes, & dans toute l’habitude de leurs corps. Déjà, en expliquant, tome II, plulieurs pierres gravées qu’offroient notamment les planches LXVII, LXVIII, LXXVI1I & LXXX, nous avons eu l’occafion de parler des Satyres •, mais nous nous fommes occupés de faire connoître ce que le graveur avoir exprimé, plutôt que la nature de ces êtres finguliers que nous nous fommes bornés à deligner alors comme fuivans de Bacchus, félon la tradition des poëtes. Il eft important de donner une idée de ces demi-dieux du paga- nifme que redoutoient & honoroient , par cette raifon , les habitans des campagnes , 8c que nous voyons figurer , avec diftinétion, dans les cérémonies confacrées à Bacchus, comme dans cette pompe magnifique qu’inftitua Ptolémée Philadelphe en l’honneur de ce dieu, & dans laquelle on voyoit, au rapport 81 Athénée , qui en fait la defcription ( Deipnofoph. lib. V, cap. VIII), foixante Satyres portés fur un char couvert de raifins, dont, au bruit des flûtes 8c au chant des hymnes , ils exprimoient le jus, £ç rappelloient ainfi toute la joie , toute la gaieté des vendanges. Tome IV. A