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DE FLORENCE. 9 fymbales évidens du Printemps, de l’Été, de l'Automne & de l’Hiver : 8c, fi c’eft fous cette dernière métamorphofe que le dieu travefti parvient à plaire à la nymphe & à en faire fon époufe , n’eft ce point clairement parce que, pendant l’hiver, la nature couve, pour ainfi dire, les germes qui lui font confiés ? D’autres écrivains , entr’autres Properce, font venir Fertumne d’Étrurie, où ils prétendent qu’il fut roi, 8c qu’à raifon du foin qu’il prit de la culture des fruits 8c des jardins , on l’a divinifé. Son culte, au furplus, venu de ce pays, s’étoit propagé à Rome , où, dans la rue appellée Ficus- Tuf chus , on lui avoit élevé une ftatue, dont parle Cicéron, {in Verreml). Quant à Pomone , elle avoit à Rome des temples & des autels, comme elle en avoit eu à Salemej ainfi que le prouve une pierre antique, citée par Gratter { page xciv, n ) :dans la feptieme région, il y avoit une rue qui portoit fon nom, Ficus Pomoru : son prêtre s’appelloit Flamen Potnonalis, 8c lui offrait des facrifices pour la confervation des fruits de la terre, comme nous l’apprenons de Farron & de Fejlus. L’origine du culte rendu à cette divinité doit donc fe trouver natu rellement dans le défir d’honorer, par un emblème myftérieux, la faifon des fruits ; à moins qu’on ne veuille, avec quelques auteurs , rapporter la fable de Pomone à l’hiftoire de quelque femme aimable, qui, curiëufe de la culture des jardins, paffionnée pour la vie champêtre , fe ferait livrée à foigner & à multiplier les arbres fruitiers , ce qui lui aurait mérité les honneurs divins ; car il fuffifoit , dans ces fîècles éloignés , pour être mis au rang des dieux, d’avoir excellé dans quelque art utile aux hommes. Planche IV. , i SANGLIER DE MARBRE. De même que les plus grands peintres de l’antiquité fe font acquis une gloire particulière à peindre des animaux qui, par la vérité avec laquelle ils étoient rendus, fembloient difputer avec la nature, les fculpteurs les plus célébrés s’immortalisèrent auffi, en faifant des fujets du même genre. On connoît la réputation qu’avoient le Lion abattu de Lyfippe; le Lion in caveâ de Praxitèle; le Taureau d’airain de Théoprope , que les Corcyréens reconnoiffans avoient offert à Apollon, 8c qu’ils avoient placé dans fon Tome 1F. B