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508 VOYAGE AUX SOURCES DU NIL. 15 novembre. Koki, dans le Chopi. — Nous avons eu deux milles à faire avant de remonter en bateau et de continuer à descendre le fleuve, toujours en regard d’une montagne conique à laquelle on donne le nom de Kikungourou. L’officier du district nous a reçus à merveille, et nous promet pour demain l’unique bateau dont il puisse disposer, encore qu’il ait grand’peur de se le voir enlever par les sauvages dont nous allons traverser le territoire. 17 et 18 novembre. Parangoni. — Tandis que je descendais le fleuve sur le misérable petit canot qui venait d’être mis à ma disposition, Grant et les bagages suivaient par terre, sous l’es corte du jeune chef. Je me sens gagné par la fièvre, et je fais halte chez Magamba, le gouverneur de Parangoni, qui est pa rent du roi. Ce brave homme, que mes albums ont singulière ment amusé, se montre d’une humeur très-communicative. Il m’apprend que les voyageurs préfèrent la rive droite du fleuve à la rive gauche, et ceci, parce que Rionga, qui réside un peu plus bas, guette au passage, pour les mettre à mort, tous ceux qu’il suppose alliés de Kamrasi. Survient un autre cousin de ce dernier, Kaoroti, avec un présent de cinq volailles. Il de mande en revanche une médecine, qui lui est administrée à l’état liquide. Kidgwiga réclame des pilules pour sa femme. Notre hôte prend la balle au bond, et nous ne pouvons lui refu ser « la médecine sèche » dont il prétendait avoir besoin. Des gens du Kidi, qui se sont mis en route pour rendre visite à Kamrasi, s’arrêtent en notre honneur et viennent examiner les « hommes blancs. » Généralement, cette race dédaigne de se vêtir. Mais, par égard pour leur hôte royal, et sans que cela tire à conséquence, ceux-ci ont dérogé à la coutume. Leurs perru ques, d’une forme singulière, sont faites avec des cheveux étran gers, ceux des nègres n’ayant pas la longueur requise. 19 novembre. Vouiré, au-dessus des Chutes Karouma.— Nous nous sommes dérobés jusqu’ici par une manœuvre prompte et furtive, pour éviter les officiers de Kamrasi qui sont très-nombreux dans ce pays, et voulaient à toute force se ménager les profits d’une journée d’hospitalité. La persuasion n’y pouvant rien, ils ont essayé d’un autre moyen, qui était de griser nos gens, et les envois de pombé se succèdent au camp avec une menaçante rapidité. Dans ce district, très-bien cultivé,