54 VOYAGE AUX SOURCES DU NIL. voyageur, assassiné peu après, comme il a été dit dans le récit de notre première expédition. 14 et 15 octobre, Kinoudda. —Nous nous arrêtons au pied de la première montagne qui se soit offerte à nous depuis que nous avons quitté la côte. Le dihouan ou chef se montre fort poli. En échange de deux chèvres dont il nous a fait cadeau, il reçoit sans observations un dabomni et huit mètres de merkani. Notre escorte béloutchi nous devenant inutile, je la renvoie avec tous les échan tillons d’histoire naturelle que nous avons recueillis sur la route et un compte rendu de nos premières journées de voyage. Le 16 seulement, nous nous remettons en route et, à travers un territoire couvert de jungles où le gibier abonde, nous arri vons, en nous écartant légèrement de la Kingani, jusqu’à la rivière Mgéta, qui lui apporte le tribut de ses eaux. Entre la bifurcation de ces deux courants qui le bornent à l’est, — et l’Ougogo, le premier pays du plateau central qui forme sa limite occidentale, à une distance d’environ cent milles, — se trouve l’Ou-sa-gara (pays de Gara). Il est borné au nord par la Moukondokoua (cours supérieur de la rivière Youami), et au sud parla Rouaha, grand affluent nord de la rivière Loufîgi.