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L’OUZAllAMO. 51 chercheurs de copal. — Rencontre d’une caravane qui porte à la côte une quantité de dents d’éléphant, à chacune desquelles on a suspendu des clochettes. Leur carillon sonore nous l’avait signa lée de loin. Parmi les pagazis qui la composent, je retrouve des hommes qui m’ont accompagné au N’yanza lors de mon premier voyage. Compliments chaleureux de part et d’autre. Un sahari et quatre mètres de merkani ont suffi au chef de Muhougoué, qui n’est pas un seigneur de grande importance. 9 octobre, Mouhonyêra. — Il a fallu s’arrêter ici en pleine jungle pour satisfaire au vœu de la Société royale de géographie qui, trouvant sur ses cartes une pointe de mer indiquée de ce côté, m’a prié de vérifier ce qu’il en pouvait être. Aucun vestige n’an nonce que ce terrain ait été jadis submergé ; point de cailloux, un riche humus tirant sur le rouge, où les arbres, les broussail les, le gazon poussent en abondance. Nous apercevons pour la première fois, droit au couchant, la chaîne de montagnes paral lèle à la côte orientale ; elle s’étend au nord par delà la rivière Pangani jusqu’à l’Ousoumbara et au Kilimandjaro, et au sud,avec une flexion qui la ramène vers l’ouest, elle va rejoindre, au delà de la Loufigi,le N’yassa méridional. Ce qu’elle devient au delà de ces deux points extrêmes ne m’est pas mieux connu qu’au reste des mortels. Ce soir, à défaut de « sultans » qui nous vinssent harceler, huit des hommes que nous avait donnés Said-Majid ont encore pris la clef des champs ; de plus, ajoutant le vol à la trahison, ils ont emmené avec eux toutes nos chèvres, au nombre de quinze : perte éminemment regrettable, car si les pintades, les pigeons verts, les colombes peuvent à la rigueur nous suffire, les Hottentots ont besoin d’une alimentation plus substantielle, et comme ils vivent de nos restes, ils doivent s’attendre à faire diète. Nos Vouan- guana ne les prennent plus au sérieux et traitent les prétendus soldats comme des enfants. L’un d’eux, voyant l’autre jour un petit « Tôt » ' qui, sans pouvoir y parvenir, s’épuisait en efforts pour charger une de ses mules, l’enleva de terre avec son far deau, l’assit en équilibre sur sa tête et le promena ainsi par tout le camp, malgré la résistance du pau'vre diable qui se démenait tant et plus, au milieu des rires universels. Après quoi il le dé- 1. Abréviation familière dii mot Hutlenlut.