Volltext Seite (XML)
26 LES ABIMES. ainsi, rappelons-le, l’écart qui existe entre la direction du nord vrai et celle prise natu rellement par l’aiguille aimantée 1 2 (direction du nord magnétique), a cause de la non- coïncidence du pôle Nord et du pôle magnétique boréal 3. Cet écart ou angle varie constamment, quoique faiblement. Actuellement il est, en France, de 12 5 a 18 à vers l’ouest 3 4 : l’Annuaire du bureau des longitudes pour l’année 1893 donne, avec caries à l’appui, la valeur de la déclinaison magnétique pour tous les chefs-lieux d'arrondis- sèment de France au 1er janvier 1893 (18°23 a Brest, 15°30 à Paris et i 2°37 a Nice). En pratique et dans tous mes levés souterrains de France j’ai adopté la moyenne de 15 . Pour que la ligne nord-sud de la boussole indique le nord vrai, on la détermine en plaçant le carnet-planchette de façon que l’aiguille aimantée lasse un angle de 15° vers l’ouest, c’est-à-dire à gauche du nord de la boussole. Cette opération, qui consiste a tenir compte de la déclinaison magnétique, s’appelle décliner la boussole ou la planchette et de là vient le nom de carnet décliné. a 0 Longueur. — D’une station à l’autre la longueur s’évalue au pas, en terrain diffi cile, ou se mesure au cordeau en terrain facile; ce cordeau peut être un décamètre-ruban ou plus simplement une cordelette de 4 à 5 millimètres de diamètre, longue de io a 20 mètres, où l’on a fait à l’avance un nœud à chaque mètre et deux nœuds tous les 5 mètres. Après toute mesure entre deux stations, l’opérateur reporte la distance trouvée sur la ligne droite de direction, précédemment tracée sur le carnet, soit en chiffres, soit en millimètres, chose facile sans décimètre, grâce au quadrillage métrique du papier. Et de proche en proche, de coin en coin, se lève ainsi toute l’étendue de la galerie visitée : il faut autant que possible établir chaque station au milieu même de la galerie pour obtenir en somme le plan de l’axe principal. Si l’on veut prendre le plan d’une salle circulaire, on procède de la même manière, par cheminement et stations successives en se tenant, au contraire, le plus près possible des parois ; puis l’on mesure au cordeau les deux diamètres principaux. Dans les rivières souterraines non praticables à pied, il faut naturellement deux bateaux pour relever directions et longueurs par le même procédé de stations successives et de cheminement. 3° Largeur. — Mesure au pas ou au cordeau aux endroits les plus larges et les plus étroits *. 4° Profondeurs de puits et trous. — Mesure à la cordelette inunie d’un poids de sonde (grosse pierre ou, de préférence, un boulet rond en fonte de 2 à 3 kilos). 11 vaut mieux se servir d’une cordelette lisse sans nœuds (qui pourraient s’accrocher dans les lentes des parois, les stalactites ou les pierres) et mesurer ensuite la longueur qui aura été employée. On peut encore, de distance en distance, tous les io mètres par exemple, 1. Autrement dit 1 angle que fait avec le méridien astronomique, le plan vertical (ou azimut) dans lequel vient se placer l’aiguille. 2. Le pôle magnétique paraît situé sur les rives de la presqu’île Boothia (Amérique septentrionale), à en viron 2,200 kilomètres au sud du pôle géographique. 3. On nomme lignes isogones celles qui réunissent, à la surface du globe, tous les points d’égale déclinaison magnétique. 4. En 1891, M. Schmidl a, par ordre du gouvernement autrichien, passé quatre mois à lever le plan de précision des grottes d’Adelsberg. Au lieu d’établir ses stations successives dans l’axe des galeries, il les plaçait alter nativement sur la paroi droite et sur la paroi gauche du couloir à mesurer; il obtenait ainsi un tracé en zigzag qui permettait de connaître, par d’assez longs calculs il est vrai, non seulement la longueur, mais encore la lar geur de tous les points de la galerie. Ce procédé, très exact, demande naturellement beaucoup de temps (v. ch.xxvn).