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de la Nature. -169 qui sont la plupart composés, ne peuvent se rendre en François : et c’est une des raisons pour lesquelles une grande partie des ouvrages de Linnxus est intraduisi ble. A la vérité, ces expressions savantes et mystérieuses , répandent un air véné rable sur l’étude de la botanique ; mais la nature n’a pas besoin de ces ressources de l’art des hommes pour s’attirer nos res pects. La sublimité de ses loix peut se passer de l’emphase et de l’obscurité de nos expressions. Plus on porte la lumière dans son sein , plus on la trouve admi rable. Après tout, la plupart de ces noms étrangers , employés sur-tout pas le vul gaire des botanistes , n’expriment pas même les caractères les plus communs des végétaux. Ils emploient, par exem ple , fréquemment ces expressions vagues , suai’è rubente , suavè olente , d’un rouge agréable , d’un odeur suave , pour carac tériser des fleurs, sans exprimer la nuance de leur rouge , ni l’espece de leur parfum. Ils sont encore plus embarrassés quand ils veulent rendre les couleurs rembrunies des tiges, des racines, ou des fruits : atro- rubente , disent-ils Jusco-nigrescente , d’un rouge obscur, d’un roux noircissant. Quant aux formes des végétaux , c’est encore pis, quoiqu’ils aient fabriqué des mots com posés de quatre ou cinq mots grecs pour les décrire. M 3