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DE LA SUISSE. ji parties, peuvent appercevoir les befoins du peuple avec plus de facilité que s’ils étoient renfermés dans un feul Corps, ainfi il fe trouve dans ces Sociétés des gens de toutes fortes de profeflions ; & le droit d’être de l’une & de l’autre de ces Abbayes, paffe du père au fils, excepté dans quelques métiers, comme celui des maréchaux que leur état attache à la Tribu qui porte ce nom. Il y a quatre grandes Sociétés & huit petites ; elles ont cha cune leur chef. Les quatre grandes, celle des boulangers-, des bouchers, des tanneurs & des maréchaux qui fourniflent les quatre Bannerets, ont deux S deniers chacune, & les petites n’en ont qu’un ; ce qui fait enfemble le nombre de fei^e. Il faut cependant obfcrver que quoique les quatre premières Sociétés ayent chacune deux perfonnes du nombre des Sei^eniers, elles ne rcconnoiffent pourtant point d’autre chef que le Tribun ou Banneret. Dans les huit autres Sociétés, ces Seiieniers ne font chefs que par rapport aux loix dont ils font les défenfeurs ; & il arrive alfez fouvent qu’il y a des Tribus qui n’ont point de Scizeniers proprement dits ; mais alors une autre Tribu y fupplée s’il eft befoin : on y prend un Baillif forti de charge qui fait la fon&ion de Sei^enier, jufqu’à nouvel ordre. Ces Se'vqeniers font choifis dans le Sénat & par le Sénat, parce qu’ils ne font pas regardés comme Membres de la Société ou de la Tribu, mais comme les chefs & les foutiens de la République. Ce font eux qui font chargés de faire obferver les loix, de les protéger & de les défendre. Les S deniers font choifis par le Sénat, ce n’eft pourtant point par la voie du fuffrageni à la pluralité des voix, mais par le fort. On met dans un fac autant de boules qu il y a de concurrens à ces places ; l’une eft d’or, &: les autres font d’argent, & celui qui tire la boule d’or eft