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I x Planche XIV. I 1 aites attention, je vous prie k l’attitude de ces deux jeunes garcjons. L’un vend de la pommade et l’autre des confitures du pays. Nediroit-on pas que le marchand de confitures liarangue l’autre, et que celui-ci refle'chit sur une proposition, que son camarade appuye de toute son e'Ioquence? Il serorf'tres- possible que mes conjectures fussent vraies; d’autant plus que ces marchans de confitures sont gensa spe'culation, et je crois pouvoir parier en toute surete', que ce petit fripon a des eartes dans sa poche. Ces jeunes garqons sont tou- jours prets k faire la partie de quiconque veut jouer contre eux. Ils jouent au pharaon, auvingt-un, au niariage, ou ä des jeuxdupays, dont je vous par- lerai une autre fois , tels que le ^uratschlia, ou le jeu des fous, etc. Ils met- tent au jeu de Ieurs marchandises, et leur adversaire en met la valeur en argent. Ilne faut pas qu’on se persuade de les gagner, ils en savent trop pour perdre. Ils- jouent, la plüpart du temps, connne ces favoris de la fortune, dont les mains adroites disposent, comme il leur plait des faveurs de cette De'esse, qu’ils ontrendue leurtributaire. Le fripon! comme il riroitsouscape, s’ilre'ussissoit a prcndie l’autre ä ses pieges. Mais n’admirez-vous pas l’air de vigueur et de sante' de ces gartjons? Il me semble que le nouveau plan d’e'ducation physique propose' par Salzmann, faust, et autres Allemands d’un merite distingue, devroit prodüire de tels corps dans. notre pays, ou ils sont devenus si rares. Ici tout concourt k les forrner. L’habillement des enfans, sans meme en excepter les souliers, sont presque conformes k ceux que prescrit le eatechisme de sante. Les bains froids sont si peu oublie's, que souvent on met les enfans dans la neige. Ils ne con- noissent par les friandises non plus. Comment pourroit-11 donc se faire, qu’en supposantmeme les parens töut-ä-fait depourvus de connoissances dans la maniere de diriger une e'ducation, les enfans pussent ne pas ressembler ä ceux de nos aieux? Je pense toutefois, que, si jamais on a le malheur en Rus- sie de philosopher sur l’e'ducation, c’en est fait de ces beaux enfans. Mon intention n’e'tant point de traiter cette matiere ä fond, je vous renxnie ä ce que j’en ai dit dans mon ouvrage, de la Destination de l’homme, adresse'au public civilise'. Zürich et Leipzig 1300: et je vous prie de me dive votre Sentiment sur cet ouvrage. Je crois cet article assez important pour fixer l’attention des philosophes vraimeut arnis de l’humanite'.