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Planche Adretez-moi des allumettes. — Non, mon enfant, je n’en ai pas besoin- — L’attention curiense avec laquelle je viens de conside'rer cet habit vert, devoit bien me pre'parer a cette demande : car comment cet honnne auroit-il pu s’ima- giner que la seule envie de vous envoyer le portrait d’un matelot russe, ven- dant des allumettes (Spitschki), attachät sur lui nies regards, Je vous envoiece portrait, pour que vous vous amusiez a le regarder, si vous n’eles pas curieux d’entendre parier de la marine russe. Le passage d’un matelot ä un vaisseau ne me paroit pourtant pas si brusque, et fidele imatateur de la nature, je me permettrai, comme eile,, quelque irre'gularite' dans ma marche. Kien n’est plus lourd que les petits bätimens ä un niät. Le goudron dont ils sontenduits leurdonne unecouleurabsolumentnoire, aussi de'sngre'able a l’odorat que dangereuse aux habits. Les vaisseaux marchands d’un plus grand port sont un peu mieux construits, et les vaisseaux de guerre, d’une forme tres-ele'gante, pour la plupart, semblent avoir, de commun avec les autres , le de'faut d’etre tres-mauvais voiliers. Quoique St. - Pe'tersbourg soit la ville la plus commerqante de l’empire, on ne s’en douteroit point du tont dans plusieurs quartiers de la ville; mais si l’on va se promener ä Wassilo-Oslrow ou que, sortant de Pe’tersbourg, on aille äCronstadt, alors l’activite'qui regne a la douane et la foule de gens occupe's ä charger etde'charger les vaisseaux, offrent lascene la plus anime'e et la plus interessante. Avant de quitternotre matelot, ilfautque je vous instruise d’une particula- rite’quironeerne cetteclassedegens. Parmi la prodigieuse quantite demotsinju rieux de leurvöeabulaire , celui qui devient dans leur beuche leplus expressif, eest (S wenszki Cana il le) Canaille de Sue'dois. Cemotdoit sonorigineau dernier combat naval que les Kusses ontperdu contre les Sue'dois. Les Pre miers ne peuvent oublier que la Baltique e'toit couverte de leurs bonnets. Le second Kusse represente' sur cette planche vend, dans des boitesd’e'- corce de böuleau, du cafiar (ikra), ou esturgeon sale'. O11 le peche dans le Wolga, et on l’apporte ä Pe'tersbourg, oii, pendant l’hiver, on l’a tres-frais et a tres-bon compte. Lalivre ne coute dans cette saison, que trente a quarante Kopekis. Dans les premieres maisons, on sert ä de'jeune, avec un verce de vin ou de liqueur, comme un mets fin et delicat, des tranches de pain blanc, sur lesquelles on a e'tendu du cafiar assaisonne' avec des oignons hache's bien menu, de l’huile, du vinaigre et du poivre. Gardez-vous de comparer les de'- jeunes de ce pays a ceux, oii la bonne compagnie du notre semble ä peine oser toucher a ce qu’on lui presente.. En Russie les tables plient sous le poids des viandes, et sont couvertes, pour un de'jeune', de plus de plats , qu’on n’en sert peut-etre chez nous ä un diner de quatre Services. On y sert en ambigu du sau- mon sale', du saumon marine, des pate's, des cervelats, des jambons, des viandes sale'es. du cafiar, de la gelee, tres - souvent des viandes chaudes , du ftomage d’hollande , du gruyere, du fruit, etc. etc. et ön a lesoin d’arroserlar gement ce qu’or y mange de quelques verres de liqueur (Schälchen *) *) Les franQois, qui vivent k Petersbourg, ont traduit ce mot par elui de la challe.